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Mourad Teyeb: «Les Tunisiens n’ont toujours pas confiance en leurs médias»

25.06.2013 par La Rédaction

Présent au GEN News Summit 2013, Mourad Teyeb, journaliste tunisien, directeur éditorial du Tunisia News Network, évoque la situation de la presse en Tunisie deux ans après la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali. Dans un pays où la majorité des gens n’ont plus confiance en leurs médias, les réseaux sociaux s’avèrent être une alternative sérieuse aux principaux organes de presse. Entretien.

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JOL Press : Deux ans après la révolution, quelle est la situation de la presse en Tunisie ?
 

Mourad Teyeb : La scène médiatique n’a pas énormément changé depuis deux ans, au grand dam des acteurs de la révolution et de ceux qui s’attendaient à ce que la situation évolue. De manière générale, les sociétés de presse, les journalistes et les rédacteurs en chef plus ou moins corrompus continuent à contrôler le secteur des médias en Tunisie, à travers quelques journaux quotidiens, des chaînes de télé et des radios, liés au régime déchu.

Ces médias se sont depuis divisés : une petite partie soutient le gouvernement élu en octobre 2011. D’autres, dont trois chaînes de télévision, constituent l’opposition catégorique et systématique de toute la transition démocratique en Tunisie. Ces médias sont devenus des portes paroles, des symboles de l’ancien régime. Dans ce contexte, le contenu  et le développement technologique de la presse tunisienne semble être le dernier souci pour les chefs d’entreprise de presse et les journalistes eux-mêmes.

Aujourd’hui, les Tunisiens n’ont toujours pas confiance en les médias et regardent les journalistes d’un œil très suspect. Pour la majorité de la population, nous journalistes, nous n’avons pas changé. Il faut dire qu’il n’y a  pas eu vraiment d’effort de la part des journalistes pour améliorer les choses en Tunisie, ni dans la forme, ni dans le contenu. 

JOL Press : Y-a-t-il une volonté de la part des autorités au pouvoir de créer de nouveaux supports qui puissent soutenir leur action et leur démarche ?  
 

Mourad Teyeb: Depuis la révolution, le gouvernement d’Ennahda n’a montré aucune vision claire, aucune stratégie concernant le statut des médias. Les dirigeants n’ont pas su prendre les mesures nécessaires contre les journalistes corrompus, ceux qui ont fait fortune sous Ben Ali. Pire encore, ils ont intégré dans leur gouvernement plusieurs de ces journalistes corrompus. Malgré la popularité en Tunisie de leur structure plus ou moins respectable, les islamistes n’ont pas su créer leur propres médias afin d’établir un équilibre avec les organes de presse existants. Quelques initiatives sont apparues, à gauche et à droite, comme la création de deux ou trois chaînes de télévision, d’un ou deux journaux ou encore de quelques sites web. Quelques-uns de ces médias sont proche du gouvernement islamiste, d’autres sont plus indépendants.

 Il y a une aujourd’hui en Tunisie une vraie volonté de changer et de faire évoluer les choses, à travers un journalisme professionnel et solide et la création de cette dizaine de médias.  Mais il manque énormément de moyen et d’imagination. L’introduction des technologies dans ces médias est quasi absente et personne ne parle de cela. 

JOL Press : Quel est le rôle de la presse en ligne en Tunisie ? Comment a-t-elle évoluée depuis la révolution ?
 

Mourad Teyeb : Devant l’absence de confiance totale des Tunisiens envers les médias – tous supports confondus –  il y a un recours quotidien systématique aux réseaux sociaux, qui sont une alternative sérieuse aux médias professionnels classiques. 

JOL Press : Quel est le rôle des médias étrangers sur cette nouvelle scène médiatique tunisienne ? 

Mourad Teyeb: L’audience pour les médias occidentaux a énormément baissé en Tunisie. Les gens ont désormais la possibilité de consulter n’importe quel média et les chaînes de télé commencent à se développer dans le pays. Il y a aussi cet œil critique envers les médias occidentaux, parce qu’aujourd’hui les Tunisiens peuvent faire la comparaison avec les médias qui se sont créent depuis la révolution.

Quelques médias comme France 24 ont bien couvert l’étape des élections et les premiers mois de la révolution. Mais il n’y a pas eu de couverture médiatique sérieuse et respectable jusqu’en 2012. Il y a toujours ce risque de tomber dans la subjectivité en raison  des affinités idéologiques et politiques des patrons de ces médias…Parfois certains médias sont tombés dans le piège d’être le porte-parole de voix, des idées, des tendances, ce que les Tunisiens ont très rapidement compris. 

JOL Press : Que pensez-vous du rôle de la presse française ?
 

Mourad Teyeb : Les Tunisiens sont étonnés de la position des médias français. Au début, ils pensaient que les médias français seraient les plus sincères, les plus objectifs de part les liens historiques et personnels qui existent entre les deux pays, les deux peuples. Il semble que les médias tels que France 24, Le Monde et France 2 soient tombés dans le piège de la provocation et du « commercial ».

Deux exemples récents  ont vraiment choqué les Tunisiens. Le premier concerne l’émission d’Envoyé Spécial sur France 2 qui a décrit la Tunisie comme l’Afghanistan. Cet incident a beaucoup nui pendant trois mois au tourisme tunisien.  Deuxième exemple, celui d’une présentatrice de France 24 qui a appelé la Tunisie « ancienne colonie », suscitant la colère des Tunisiens, qui ont même menacé de manifester devant l’ambassade de France. Les Tunisiens ont également toujours en tête la position de Michèle Alliot-Marie qui a voulu soutenir ben Ali dans ses derniers jours…

Nous sommes dans une période critique. Et si nous Tunisiens, nous nous efforçons de faire bouger les choses, malgré les difficultés, les obstacles, je pense que nos partenaires et nos amis européens, occidentaux et Français sont appelés à nous aider pour dépasser ce moment difficile. 

La Rédaction


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