Dominique Strauss-Kahn est revenu mardi 9 juillet sur CNN sur l’affaire du Sofitel et sa présentation aux médias menotté et encadré par des policiers. L’ancien directeur du FMI a déploré ces « terribles » images « qui interviennent à un moment où l’on est supposé être innocent ».
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Dans des extraits d’une interview, diffusée mardi 9 juillet, par CNN, Dominique Strauss-Kahn revient sur son arrestation à New York en mai 2011, où il est apparu menotté devant les caméras. La chaîne américaine diffusera l’intégralité de l’émission mercredi, à 21 heures, heure française.
« Ce n’est pas juste de mettre les gens dans cette position »
« J’étais en colère, je ne comprenais pas ce qui se passait, je ne comprenais pas pourquoi j’étais là. Je comprenais juste qu’il se passait quelque chose que je ne comprenais pas », a déclaré l’ancien patron du FMI en évoquant le moment où il est apparu menotté devant les journalistes. « C’est une chose terrible, vraiment. Le problème, c’est que c’est un moment où dans la société américaine et européenne, vous êtes supposés innocent, vous êtes supposés innocent jusqu’à ce que vous soyez jugés coupable », a ajouté Dominique Strauss-Kahn.
« On vous montre à tout le monde comme si vous étiez un criminel, à un moment où personne ne sait si c’est vrai ou pas. Vous êtes peut-être un criminel, peut-être pas. La preuve vient après. Ce n’est pas juste de mettre les gens dans cette position devant le reste du monde quand on ne sait pas ce qu’ils ont fait », a-t-il poursuivi.
« Le système européen ne permet pas de prendre les décisions difficiles »
Dominique Strauss-Kahn explique, sans nommer personne, que « certains dirigeants savent ce qu’il faut faire mais que le système européen ne permet pas de prendre les décisions difficiles ». « Il y a un proverbe arabe qui dit qu’une armée de lions menée par un mouton sera toujours défaite par des troupes de moutons commandées par un lion », ajoute-t-il.