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Qui commerce avec la Corée du Nord?

19.07.2013 par La Rédaction
Qui commerce avec la Corée du Nord?

Après la saisie la semaine dernière au Panama d’un cargo nord-coréen transportant des armes cubaines, la communauté internationale s’interroge sur la nature des trafics commerciaux entretenus par la Corée du Nord. Fortement discréditée sur la scène internationale pour ses violations régulières des droits de l’homme, la Corée du Nord entretient pourtant des relations commerciales avec plusieurs pays étrangers.

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Malgré l’inquiétude de la communauté internationale sur l’origine et la nature des armes saisies à Panama, Pyongyang a affirmé que ces armes étaient obsolètes et devaient être modernisées par la Corée du Nord, avant d’être renvoyées à Cuba dans le cadre d’un « contrat légal ». À bord du cargo se trouvaient également 220 tonnes de sucre.

Selon Challenges, « cette affaire met en lumière le troc systémique mis en place par la Corée du Nord pour s’affranchir des sanctions de plus en plus draconiennes votées aux Nations unies pour empêcher le régime communiste de développer son armement balistique et nucléaire ».

Embargo américain

La Corée du Nord fait en effet l’objet d’importantes sanctions, notamment en provenance des États-Unis. En mars dernier, le Trésor américain annonçait de nouvelles mesures restrictives contre la Banque du commerce extérieur de Corée du Nord, accusée de servir de relais au financement du programme nucléaire et balistique.

Ces sanctions américaines fragilisent considérablement la situation économique de la Corée du Nord et poussent les banques européennes – et même chinoises – à stopper certaines transactions avec le pays.

Relations économiques limitées avec l’UE

L’Union européenne entretient des relations économiques limitées avec la Corée du Nord. Selon le ministère français des Affaires étrangères, « le commerce bilatéral total s’est élevé à 175 millions d’euros en 2010 – 105 millions d’importations de la Corée du Nord vers l’UE, et 70 millions d’euros d’exportations de l’UE vers la Corée du Nord. Les principaux postes d’importations depuis la Corée du Nord sont le pétrole et le textile. En sens inverse, l’UE exporte essentiellement des produits pharmaceutiques et du matériel agricole ».

Faibles échanges commerciaux avec la France

La France, un des seuls pays européens à n’entretenir aucun lien diplomatique avec la Corée du Nord, maintient avec elle des échanges commerciaux qui restent limités – 7 millions d’euros en 2010. « Aucune entreprise française n’est représentée en permanence dans le pays, à l’exception d’un groupe français qui y a racheté une cimenterie », rappelle le ministère.

La France exporte essentiellement des produits industriels vers la Corée du Nord, comme des produits pharmaceutiques ou des instruments médicaux. Les importations nord-coréennes vers la France concernent surtout des produits électroniques ou manufacturés.

La Chine et la Corée du Sud, premiers partenaires

Très dépendante de l’aide extérieure, la Corée du Nord est fortement attachée aux relations commerciales avec la Chine et la Corée du Sud.

Selon les chiffres du ministère des Affaires étrangères, la Chine reste de loin le premier partenaire commercial de la Corée du Nord (6 milliard de dollars d’échanges commerciaux en 2011, soit une hausse de 62% par rapport à 2010). La Chine est également le premier investisseur dans le pays, avec près de 140 entreprises chinoises présentes en Corée du Nord. Le commerce avec la Chine représenterait 89% du commerce total du pays.

La Corée du Sud est le deuxième partenaire commercial de la Corée du Nord. Depuis 2000, le volume des échanges commerciaux entre le Nord et le Sud a été multiplié par quatre, représentant en 2011 environ 1,7 milliard de dollars.

Trafics illicites

La saisie du cargo nord-coréen à Panama a soulevé la question du trafic clandestin opéré par la Corée du Nord. 

Selon Hugh Griffiths, spécialiste des trafics illicites à l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm et interrogé par l’AFP, la Corée du Nord remettrait ainsi régulièrement en état du matériel militaire étranger obsolète en échange de monnaie ou de nourriture. Ce trafic « d’une ampleur inconnue » concernerait plusieurs pays pauvres ou isolés comme Cuba, la Birmanie, l’Érythrée ou le Yémen.

Plusieurs cargos contenant des pièces de missiles ou du matériel militaire soupçonnés de provenir de la Corée du Nord et à destination de la Syrie, de l’Iran ou du Congo ont ainsi été saisis ces dernières années.

La Rédaction


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