Pour le nouveau président iranien, qui prête serment samedi 3 août, l’Etat d’Israël est un « corps étranger » qu’il convient d’extirper pour la santé de la région. Un discours très similaire aux habitudes de son prédécesseur, Mahmoud Ahmadinejad, et qui tranche par rapport à cette image de « modéré » qu’Hassan Rohani avait donné jusqu’à présent.
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Le président iranien Hassan Rohani sera officiellement investi à la tête de l’Iran samedi 3 août. A la veille de son investiture, le chef d’Etat élu le 14 juin dernier a tenu un de ses premiers discours, à l’occasion de la Journée de Jérusalem, qui se déroule chaque année en soutien à la cause palestinienne.
Durant son discours, le président iranien a, à l’occasion d’une de ses premières déclarations publiques concernant l’Etat d’Israël, le président a déclaré : « Dans notre région, une blessure a été créée depuis des années dans le corps du monde islamique sous l’ombre de l’occupation de la terre sacrée de Palestine et de notre cher Qods [Jérusalem] » par Israël.
Le « vrai visage » d’Hassan Rohani ?
Dans un premier temps, les informations diffusées avaient révélé une toute autre déclaration de la part du nouveau président. Ce dernier aurait déclaré que l’Etat d’Israël était « un corps étranger qui doit être extirpé » de la région, dans la droite lignée de son prédecesseur qui qualifiait aisément Israël de « tumeur cancéreuse ».
« Le régime sioniste est une blessure infligée depuis des années au corps du monde musulman qui doit être nettoyé », a-t-on alors attribué au nouveau président iranien, suscitant immédiatement les foudres d’Israël.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait alors réagi dans les minutes qui ont suivi en déclarant que le président iranien montrait désormais son « vrai visage », après avoir été, durant sa campagne présidentielle et après sa victoire, considéré par l’Occident et les médias, comme un « modéré » dans la droite ligne de l’ancien président Khatami.
« Même si les Iraniens s’empressaient maintenant de nier ses propos, c’est ce qu’il pense et c’est le plan d’action du régime iranien », a ajouté le Premier ministre israélien.
Israël détourne les regards
Le président sortant Mahmoud Ahmadinejad, habitué des discours tendancieux, s’est exprimé quelques heures auparavant, en affirmant qu’une « tempête dévastatrice allait déraciner la base du sionisme ».
Israël « n’a pas de place dans cette région », a encore ajouté l’ancien président dans un discours dans lequel il a accusé l’Etat hébreu et l’Occident de créer la discorde dans la région.
« C’était leur rêve de voir les pays de la région déterminés à détruire Israël détournés vers la guerre civile », a déclaré Mahmoud Ahmadinejad. « Qui est content de ce qui se passe en Syrie et en Egypte ? », a-t-il alors demandé.
L’Iran veut la destruction d’Israël
Des centaines de milliers de personnes sont réunies à l’occasion de la Journée de Jérusalem, selon les images transmises par la télévision d’Etat.
« Mort à Israël » et « Mort à l’Amérique », sont repris comme slogan par la foule qui a également dénoncé la reprise des négociations entre l’Etat hébreu et l’Autorité palestinienne, sous l’impulsion du secrétaire d’Etat américain John Kerry.
La République islamique d’Iran ne reconnaît pas l’Etat hébreu et dans la rhétorique des nombreux leaders politiques du pays, l’élimination d’Israël a maintes fois été citée.
Dans sa lutte contre Israël, l’Iran est alliée de longue date avec le Hezbollah chiite libanais et la Syrie. Les trois se posant comme défenseurs des droits des Palestiniens.