A peine neuf mois que Barack Obama a remporté, face au républicain Mitt Romney, un second mandat à la Maison-Blanche. Et pourtant, déjà, la question de sa succession et des candidats à la présidentielle de 2016 – et aux primaires républicaine et démocrate qui la précéderont – est dans tous les esprits. A Washington, à coup sûr.
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Il est un homme qui est déjà à la Maison-Blanche, c’est le vice-président de Barack Obama, Joe Biden. Pourrait-il être tenté d’y passer quelques années de plus ? La rumeur circule. Info ou intox ?
Un discours, un signe ?
Dans environ un mois – le 15 septembre -, Joe Biden sera l’invité d’honneur du 36ème barbecue annuel du sénateur de l’Iowa, Tom Harkin.
Au fil des décennies, ce rendez-vous politique privilégié est devenu célèbre pour avoir régulièrement mis à l’honneur de futurs candidats à la présidence et l’annonce de la participation de Joe Biden a été aussitôt interprétée – par le New York Times, en particulier – comme le signe de l’ambition du vice-président.
Mais les « as » du grand quotidien new yorkais pourraient bien avoir pêché par excès de flair. Quelques preuves…
Pourquoi une candidature de Joe Biden en 2016 est peu probable ?
- Certes, nous assistons à une nette augmentation de la durée de vie – qui ne saurait épargner le personnel politique – mais Joe Biden a « déjà » 70 ans et il aurait 73 ans lors de la prochaine campagne présidentielle. C’est l’âge qu’avait Ronald Reagan lors de sa réélection en 1984 – mais, précisément, il s’agissait d’une réélection et Ronald Reagan avait déjà démontré qu’il était incontournable. Démonstration que Joe Biden n’a pas encore faite…
- Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la vice-présidence n’est pas le meilleur tremplin vers le bureau ovale présidentiel. La santé de Dick Cheney ne lui a pas permis d’y songer. Al Gore a été battu par G.W. – dans des conditions, certes, discutables… – en 2000. Richard Nixon, vice-président du général Eisenhower de 1952 à 1960 s’est effondré face à JFK en 1960 et a dû s’éloigner du pouvoir pour le reconquérir en 1968. Gerald Ford en 1974, Johnson en 1963 et Harry Truman en 1945 n’ont dû leurs promotions directes qu’au scandale du Watergate, à l’assassinat de JFK et à la mort de F.D. Roosevelt. Ainsi, dans l’histoire récente, un seul vice-président s’est débarrassé du « vice » à la régulière, c’est George H. Bush lorsqu’il a succédé à Ronald Reagan en 1988. Et, encore, il n’aura fait qu’un mandat…
- Sur sa route, Joe Biden trouvera de nombreux candidats.
- Dans la même tranche d’âge – à deux ans près -, Hillary Clinton pourrait, à 68 ans, tenter de prendre sa revanche de 2008. Elle en a les moyens indiscutablement et sa stratégie de retrait – son départ du secrétariat d’Etat en janvier dernier – est venue alimenter cette thèse déjà très populaire. Une première femme à la Maison Blanche ? Hillary se pose là.
Si les Américains entendent une nouvelle fois donner la chance à la jeunesse, les candidats sont légions. S’ils veulent privilégier la jeunesse et envoyer un nouveau signe d’une Amérique multiculturelle, un candidat fait figure d’outsider n°1. C’est le jeune maire de San Antonio au Texas, Julian Castro… Julian aura 42 ans en 2016, sa famille est d’origine mexicaine, il est élu du Texas et a fait son droit à Harvard. Bien des atouts en poche qu’il pourrait décider – en fonction du climat politique – de jouer sans attendre ou de garder en main pour plus tard…
Et Julian Castro sera lui aussi l’invité du sénateur Tom Harkin le 15 septembre. C’est peut-être le signe qu’il fallait voir dans l’édition 2013 du barbecue dans l’Iowa l’alliance tactique du « trop vieux » vice-président et du jeune talent…