Devant l’évidence d’une multiplication des catastrophes climatiques, la réalité du réchauffement de la planète ne peut plus être niée. Le rapport de la Banque mondiale sur le sujet, publié lundi 18 novembre, est accablant. Les conséquences financières des catastrophes naturelles s’élèvent depuis dix ans à près de 200 milliards de dollars par an, soit quatre fois plus que dans les années 80. Les pays pauvres, qui payent le plus lourd tribu, en ont appelé au soutien des pays riches, lors de la conférence des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique, à Varsovie.
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Sécheresses, inondations, tremblements de terre, ouragans… les événements climatiques extrêmes n’en finissent plus de faire l’actualité. Le constat du rapport de la Banque mondiale, intitulé « Renforcement de la résistance aux chocs climatiques : intégrer la dimension climatique et les risques de catastrophes dans les plans de développement », est sans appel.
Une perte de 4000 milliards de dollars sur les trente dernières années
Le rapport souligne l’intensification claire des catastrophes climatiques depuis trente ans, avec des pertes humaines et financières qui ne cessent de progresser. Rachel Kyte, vice-présidente de l’institution précise : « Au cours des 30 dernières années, les catastrophes naturelles ont coûté la vie à plus de 2,5 millions de personnes et causé des pertes de près de 4 000 milliards de dollars. Les pertes économiques ne cessent d’augmenter : elles sont passées de 50 milliards de dollars par année au cours des années 1980 à un peu moins de 200 milliards par année au cours de la dernière décennie, et ont été causées pour les trois quarts environ par des événements climatiques extrêmes ».
Les conséquences financières des catastrophes climatiques ont donc tout simplement été multipliées par quatre depuis les années 80. Et si les pertes sont si lourdes, c’est en partie parce que le phénomène frappe davantage les pays les plus pauvres, d’après une étude du think-tank allemand Germanwatch. Les trois pays les plus sévèrement touchés l’an dernier ont en ce sens été Haïti, les Philippines et le Pakistan. La vétusté des constructions et infrastructures est évidemment un des éléments explicatifs de ce phénomène.
Le réchauffement climatique clairement en cause
Pour Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, le réchauffement climatique porte une lourde responsabilité : « Le Typhon Haiyan, le plus puissant à avoir jamais touché les Philippines, a clairement démontré comment le changement climatique peut accroître l’intensité des phénomènes climatiques extrêmes dont les pauvres souffrent le plus ».
Constat partagé par la vice président de l’institution : « Bien qu’il soit impossible d’établir un lien entre des phénomènes météorologiques particuliers et le changement climatique, les scientifiques prédisent que les événements climatiques extrêmes gagneront en intensité si rien n’est fait pour ralentir le changement climatique ».
Devant ce constat, la Banque mondiale a une nouvelle fois souligné la nécessité d’une action de la communauté internationale en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. Il n’est plus possible de repousser les actions concrètes pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Des catastrophes qui deviendront de plus en plus dévastatrices si rien n’est fait
Lors de la conférence de Varsovie sur le climat, les pays en développement ont fait part de leur désir de voir les pays riches les aider davantage. Ces derniers sont responsables de l’aggravation du phénomène de réchauffement climatique et doivent donc apporter un soutien financier plus fort au titre des « pertes et dommages » occasionnés.
Les pays en développement réclament la mise en place d’un mécanisme garantissant une aide immédiate aux pays touchés, qui pourrait être un fonds auquel les pays du nord contribueraient .