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La parité à l’ENA: «L’arbre qui cache la forêt de la misère de cette formation»

05.12.2013 par La Rédaction
La parité à l’ENA: «L’arbre qui cache la forêt de la misère de cette formation»

L’Ecole nationale d’administration compte 45 % de femmes dans sa nouvelle promotion, une première depuis la création, en 1945. Mais la question de la parité est-elle la priorité de cette école de prestige ? Selon Olivier Saby, auteur de Promotion Ubu Roi (Flammarion – septembre 2012), savoir combien il y a de femmes admises à l’ENA, sur le nombre total d’admis, ne comporte pas de grands enjeux pour la République. Entretien.

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Comme les années précédentes, la promotion 2014-2015 rassemble 80 élèves. Mais, alors que les femmes représentaient 28,75% des admis en 2012 et 37,5% en 2011, elles sont 45% en 2013. Lors d’un colloque organisé mi-octobre dans les locaux parisiens de l’ENA, à l’occasion de la semaine de l’égalité professionnelle, les ministres des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, avaient relevé une progression de la part des femmes dans les nominations de hauts fonctionnaires en 2013.

JOL Press : C’est une première depuis la création, en 1945 : l’Ecole nationale d’administration (ENA) compte 45% de femmes dans sa nouvelle promotion. Comment expliquez-vous cette évolution ?

Olivier Saby : Je me réjouis qu’il y ait de nombreuses femmes dans la nouvelle promotion de l’ENA et je pense que la fonction publique s’en portera bien. En revanche, je pense que la question de la parité c’est un peu l’arbre qui cache la forêt de la misère de cette formation.  Savoir combien il y a de femmes admises à l’ENA, sur le nombre total d’admis, ne comporte pas de grands enjeux pour la République. On devrait davantage s’intéresser à la qualité de la formation qu’elles vont recevoir et  aux divers métiers auxquels elles pourront accéder.

Je sais que Nathalie Loiseau, la nouvelle directrice de l’Ecole nationale d’administration, travaille à faire évoluer cette question de la parité. « Il y a une discrimination positive en faveur des hommes. Il faut corriger cela », avait-elle déclaré, en octobre 2012, après la publication par Mediapart d’un rapport sur la représentation des femmes dans cette école entre 2006 et 2010.

JOL Press : En 2012, les femmes représentent 25 % des cadres dirigeants et supérieurs de la fonction publique d’Etat, alors qu’elles sont 52 % parmi les agents. Comment expliquer ce phénomène ?

Olivier Saby : Je pense que cette question peut s’expliquer par des déterminants historiques très forts, certains corps étant fermes aux femmes par le passé. Martine Lombard, présidente des jurys des concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration en 2008, explique qu’elle avait été reçue au concours d’entrée à l’ENA en 1973 et qu’elle a renoncé au bénéfice de l’admission parce que l’inspection des finances comme la préfectorale étaient, à l’époque, fermées aux femmes. Le fait que certaines fonctions étaient réservées aux hommes n’invitait pas les femmes à passer ces concours. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

[image:2,s]Ce rattrapage a lieu aujourd’hui dans tous les postes, qui soient privés ou publics, en France, donc je pense que c’est une évolution logique qui est en train de s’opérer à l’ENA.

JOL Press : Si ce n’est la parité, quel est le problème majeur de l’ENA ?

Olivier Saby : Les problèmes qui paralysent aujourd’hui l’ENA sont au cœur de mon livre Promotion Ubu Roi (Flammarion – septembre 2012). L’ENA souffre aujourd’hui d’un problème de formation : une fois qu’on a sélectionné des profils et qu’on les considère aptes à intégrer la haute fonction publique, comment les forme-t-on et les prépare-t-on à ces fonctions-là ? L’ENA est déficiente en la matière.

L’ENA doit aussi résoudre le problème de l’adéquation  entre les profils conformes et les besoins de la fonction publique. Face à une crise majeure, à la fois économique, sociale, écologique et humaine, l’école continue de former des profils comme il y a cinquante ans, avec des compétences qui ne sont pas celles dont on a besoin aujourd’hui. On a besoin d’innovation, de réflexion, de courage, d’anticipation et ce n’est pas du tout ce qu’enseigne l’ENA. Une fois qu’on entre à l’ENA, on déchante totalement sur la formation et sur la façon dont on est mal préparé à exercer un métier au sein de la fonction publique.

JOL Press : L’ENA est-elle encore une école de fabrique d’élites ? Si oui, de quelles élites parle-t-on ?

Olivier Saby : Un ancien élève de l’ENA, conseiller d’Etat, dit souvent : « Il n’y a pas de haut fonctionnaire, il n’y a que des fonctionnaires à hautes responsabilités ». Le principe de l’ENA c’est de former les fonctionnaires français à qui on va donner des postes à hautes responsabilités.  Certains aiment parler d’élites, ce n’est pas mon cas. Former des gens à de hautes responsabilités, ce n’est pas facile car une formation est forcément théorique, le jour où ils sont en préfecture, le jour où ils sont en ambassade, le jour où ils sont dans des tribunaux, ils sont confrontés au réel et c’est une autre histoire. Comment former au mieux ces gens-là ? Comment les sélectionner au mieux, de façon à ne pas faire d’erreurs de casting ? Ils sont là, les vrais enjeux.

Nathalie Loiseau a conscience de ces enjeux, l’ENA va certainement évoluer dans le bon sens. Cette nouvelle directrice n’est pas une ancienne élève et elle n’a pas peur de dire que cela fait des années que l’école aurait dû se transformer. C’est plutôt positif.

Propos recueillis par Marine Tertrais pour JOL Press

Diplômé de l’Institut national des télécoms et de Sciences Po Paris, Olivier Saby est ancien élève de l’École nationale d’administration (promotion Robert Badinter, 2009-2011).

La Rédaction


ENA Fonction publique Marylise Lebranchu Najat Vallaud-Belkacem Nathalie Loiseau
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