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Popularité et délinquance : Manuel Valls à l’épreuve des chiffres

27.01.2014 par La Rédaction

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, perd pour la première fois depuis son entrée au gouvernement sa place de leader des personnalités politiques dans le classement BVA pour L’Express-France Inter et Orange. Selon l’institut de sondage, le ministre perd six points, à cause de sa gestion de l’affaire Dieudonné. Comment a-t-il l’intention de rebondir ? Eléments de réponse avec Jacques Hennen, coauteur avec Gilles Verdez de « Manuel Valls, les secrets d’un destin » (Editions du Moment – juin 2013). Entretien.

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Deux sondages successifs pointent le recul significatif du ministre de l’Intérieur. Dans le tableau de bord de l’Ifop diffusé la semaine dernière, la tendance est la même. Le ministre enregistre une baisse de 7 points de sa cote de popularité, à 61 % de bonnes opinions. « C’est moins l’affaire Dieudonné en tant que telle que le sentiment de voir Manuel Valls déserter le champ de la sécurité qui a pesé », a commenté le directeur général de l’Ifop Frédéric Dabi.

L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiait, en effet, le 23 janvier, les derniers chiffres de la délinquance. Bilan : moins de règlements de comptes en 2013, stagnation des violences à la personne mais surtout, une nouvelle hausse des cambriolages.

JOL Press : Manuel Valls a vu sa cote de popularité baisser dans les sondages. Est-ce uniquement à cause de l’affaire Dieudonné ?

Jacques Hennen : Je ne crois pas. Quand on est au sommet des sondages de popularité depuis si longtemps, il y a forcément un  moment où cela ne peut que baisser. Manuel Valls est très exposé médiatiquement. Sa position sur Dieudonné lui a fait peut-être perdre des soutiens, mais aussi en gagner d’autres. Si certains l’accusent d’avoir organisé sciemment un coup médiatique personnel opportuniste, d’autres soulignent au contraire son courage et sa ténacité républicaine exemplaire contre le racisme et l’antisémitisme. Au final, son intransigeance face à Dieudonné sera payante. Surtout si la « jurisprudence Valls » (décision du Conseil d’Etat) s’installe dans l’avenir face aux ennemis de la République.

Par ailleurs, le Président et le Premier ministre sont très bas dans les sondages et il peut y avoir un effet mécanique sur les autres membres du gouvernement, y compris les plus populaires sur qui rejaillit la défiance générale actuelle envers les politiques. Le ministre de l’Intérieur sera aussi jugé au final sur son bilan.

Si les récents chiffres sur la sécurité routière sont excellents, les Français l’attendent surtout sur la lutte contre la délinquance, grande et petite. C’est le sentiment de sécurité ou d’insécurité qui est primordial dans la tête des Français. Manuel Valls, au-delà de sa popularité personnelle, de son autorité naturelle et de son charisme, sera jugé sur les résultats de sa politique en tant que « premier flic de France ». Les chiffres de la délinquance ne sont pas très bons, et les chiffres sont têtus. Manuel Valls lui-même en a parfaitement conscience. 

JOL Press : Quelle est la ligne politique de Manuel Valls ? Est-il prêt à tout pour un coup médiatique ?

Jacques Hennen : Sa seule ligne, c’est la République, qu’il place au-dessus de tout, et l’autorité républicaine. Pour lui, le droit sans la force est impuissant. La force sans le droit est liberticide. Sur le fond, c’est un social-démocrate, et il l’est lui depuis qu’il a vingt ans, au début des années 80, à l’époque où ce n’était vraiment pas à la mode.

Ses modèles ? Felipe Gonzales, Tony Blair et Bill Clinton. De ce point de vue, il a toujours été en marge du PS. Il est honni par la frange gauche du PS et de la gauche en général – Jean-Luc Mélenchon a sur lui des propos très durs – mais il est aussi suspecté par de nombreux socialistes de « rouler pour la droite » et d’être depuis toujours un « social-traître », libéral et ami des chefs d’entreprises et de certains grands patrons.

[image:2,s]Au fond, Manuel Valls avait raison trop tôt. Le fameux virage social-démocrate et libéral, cela fait belle lurette qu’il l’a pris… Mais n’allez surtout pas lui dire qu’il est au fond un homme de droite, il ne le supporte pas. Je pense pour ma part que c’est profondément un homme de gauche. Dans sa formation, dans sa culture, dans son parcours personnel depuis toujours, tout respire la gauche chez lui. Manuel Valls est au fond un social-démocrate suédois perdu en France…

JOL Press : A-t-il raté le coche pour devenir un jour Premier ministre ?

Jacques Hennen : Il aura 52 ans l’été prochain. Ce n’est pas encore vieux, mais ce n’est plus jeune. Sans doute regrette-t-il ne pas avoir « fendu l’armure » plus tôt. Peut-être aurait-il dû « sortir du bois » avant. Peu de gens le savent, mais  Manuel Valls a eu une vie d’élu local qui a duré plus de vingt ans. A Argenteuil au début des années 80 d’abord puis à Evry au début des années 90. C’est une chance inouïe car cela fait de lui un OVNI de la politique.

C’est à la fois un vrai homme de terrain, un pur élu local des banlieues difficiles qui n’est pas du sérail (il ne sort pas de l’ENA ni des « clubs » parisiens) et en même temps un apparatchik. Il n’a jamais travaillé dans une entreprise privée. Il a toujours vécu pour et par la politique. Il a eu un mandat électoral rémunéré dès son plus jeune âge et parallèlement, il a grandi dans les cabinets ministériels, y compris auprès de Rocard et Jospin. Il a très vite été repéré : brillant, bosseur acharné, déterminé, ambitieux et doté d’un vrai sens politique. 

Son destin national a finalement surgi tardivement, Valls ayant très longtemps vécu « dans l’ombre de… » Et encore, c’est grâce à l’opportunité des primaires socialistes, où personne ne l’attendait, qu’il a pu enfin se mettre en orbite autour d’un destin présidentiel. Ce jour-là, il a perdu arithmétiquement avec un score très faible autour de 5 %, mais il est vraiment « né » à la politique nationale et surtout, il a explosé médiatiquement. Du jour au lendemain, tous les Français l’on reconnu dans la rue alors que jusque-là, il n’était qu’un simple député-maire de banlieue.

JOL Press : Qu’espère-t-il à présent ? Remplacer Jean-Paul Huchon ? Prendre la tête du PS ? Changer de ministère ?

Jacques Hennen : Le conseil régional d’Ile de France ne l’intéresse absolument pas, il l’a dit et répété et on peut le croire. Le PS non plus d’ailleurs, ce n’est pas un homme d’appareil. Son souhait, c’est de durer au ministère de l’Intérieur et d’avoir un grand bilan de « premier flic de France ». La suite ? L’histoire ou plutôt l’Histoire le dira. Il est peu probable que Jean-Marc Ayrault reste jusqu’au bout du mandat, comme François Fillon sous Nicolas Sarkozy.

Il y aura sans doute un nouveau Premier ministre et un nouveau gouvernement après l’épisode municipales- européennes-régionales…  Valls a ses chances, à condition que son ambition dévorante et sa popularité cessent d’effrayer François Hollande. Il peut aussi en attendant occuper un autre ministère comme le Budget ou l’Economie. Comme Sarkozy jadis à qui il ressemble par bien des côtés (ne lui dites jamais cela, ça le met dans une colère noire). Valls ministre de l’Intérieur a besoin d’étendre son champs de compétence à l’Economie, qui est perçue à tort ou à raison comme son point faible. 

JOL Press : Quelle présidentielle a-t-il intérêt à viser ? 2017 ou 2022 ?

Jacques Hennen : Si François Hollande se représente en 2017, ce qui sera forcément le cas, sauf accident historique, il le laissera passer. Je pense donc que si son heure vient un jour, ce sera pour fêter ses 60 ans, en 2022.

Propos recueillis par Marine Tertrais pour JOL Press

Jacques Hennen, 51 ans, a été rédacteur en chef du Parisien et a dirigé auparavant l’édition départementale de l’Essonne. Il a aussi été chef des services informations générales et politique du Parisien.

La Rédaction


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