Figure de proue de l’opposition au Venezuela, Leopoldo López, 42 ans, s’est rendu à la justice mardi 18 février. Accusé d’incitation à la violence après l’une des manifestations qui secouent actuellement Caracas, il a été jugé dans la prison militaire Ramo Verde où il a été placé. Dans un message vidéo qu’il a posté sur son compte Twitter avant de se rendre aux autorités, le charismatique dirigeant du parti Voluntad Popular (droite) appelle à la résistance.
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Accusé d’homicide et d’incitation à la violence pendant les manifestations étudiantes au Venezuela qui ont coûté la vie à trois personnes, Leopoldo Lopez, s’est livré aux autorités, mardi 18 février. Fondateur du parti Voluntad Popular (droite), il a pris la tête du mouvement contestataire en appelant à manifester jusqu’à obtenir la chute du gouvernement avec un slogan: « La Salida », « La Sortie » en français.
« Je n’ai rien à craindre. Je n’ai commis aucun crime »
Dimanche 16 février, le leader de l’opposition vénézuélienne avait clamé son innocence dans une vidéo postée sur son compte Twitter, dans laquelle il appelait les manifestants à participer à une marche pacifique, vêtus de blanc, jusqu’au Palais de justice, un lieu qui selon lui est devenu « le symbole de la répression et de la persécution, de la torture et des mensonges ».
Bien décidé à continuer le combat, il assure dans son message qu’il est de la responsabilité de la population de « de bâtir, aujourd’hui, la fenêtre qui pourrait ouvrir sur un meilleur futur pour nos fils et pour tous les Vénézuéliens. Nous sommes sur le droit chemin de l’Histoire, de la justice et de la vérité ». « Je n’ai rien à craindre. Je n’ai commis aucun crime » ajoute-t-il.
Soy inocente. No tengo nada que temer. Siempre dare la cara. Mi familia y ustedes, son mi fuerza para luchar!
— Leopoldo López (@leopoldolopez) 18 Février 2014
Parcours politique
Leopoldo Lopez, 42 ans n’est pas un novice en politique. Diplômé d’hArvard, il est élu maire de la municipalité de Chacao, un quartier chic de Caracas, en 2000 jusqu’en 2008. En avril 2002, il prend part aux manifestations massives contre Hugo Chavez, qui mèneront au coup d’Etat de Pedro Carmona.
Accusé de corruption en 2008, il ne peut plus se représenter à la mairie de Caracas et à l’élection présidentielle de 2012.
« Leopoldo, le Venezuela est avec toi »
Alors qu’il devait comparaître devant la justice, mercredi 17 février, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le palais de justice, à Caracas, en guise de soutien au chef de file de l’opposition. « Leopoldo, le Venezuela est avec toi. Ta lutte est notre lutte » scandaient les manifestants.
Grogne sociale
Depuis deux semaines, le Venezuela est le théâtre de violentes manifestations antigouvernementales. Les protestataires, pour la plupart des jeunes, dénoncent l’insécurité, les pénuries à répétition, et la situation économique dans laquelle est plongé le pays.
Le président américain Barack Obama a condamné la « violence inacceptable » et a demandé aux autorités de libérer les manifestants arrêtés.