Au Nigeria, l’économie, les investissements et autres éventuels partenariats seront d’actualité à l’occasion de la visite de deux jours qu’effectuera François Hollande, jeudi 27 et vendredi 28 février. Dans ce paradis économique qu’est le Nigeria, les Français, déjà bien présents, tenteront de s’assurer leur place au soleil.
François Hollande sera jeudi et vendredi l’invité d’honneur du Nigeria pour le centenaire de l’unification du pays. (Crédit : Shutterstock)
François Hollande est l’invité d’honneur du Nigéria, jeudi 27 et vendredi 28 février, à l’occasion du centième anniversaire de l’unification du pays. Accueilli par son homologue nigérian Goodluck Jonathan, le président français sera le seul chef d’Etat occidental à participer à une conférence internationale sur la sécurité, la paix et le développement en Afrique.
François Hollande sort de son pré carré africain
C’est une des rares fois où François Hollande sortira du pré-carré africain traditionnel de la France. Ce n’est d’ailleurs que la seconde fois qu’un président français se rend au Nigeria depuis la création du pays, en 1914.
Après le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Mali ou encore la Centrafrique, François Hollande semble vouloir transformer la politique africaine de la France et se lancer à la conquête des pays anglophones. Anglophones mais pas seulement, François Hollande semble également tenté par les économies riches du continent africain.
« Ce voyage permet aussi de souligner un certain dynamisme des milieux d’affaires français », explique ainsi Roland Marchal, chercheur au CNRS et spécialiste de la question. « Les grandes entreprises françaises cherchent toutes à se tourner davantage vers ces pays ».
Bientôt le plus riche pays d’Afrique
Pays le plus peuplé d’Afrique subsaharienne, avec environ 250 millions d’habitants, le Nigeria connaît un taux de croissance de 7% par an depuis huit ans. Le PIB du pays devrait être réévalué par le Fonds monétaire international et selon les estimations des experts, le pays qui vit principalement de ses ressources pétrolières pourrait devenir la première économie du continent, devant l’Afrique du Sud.
L’économie devrait être au cœur des premiers entretiens entre les deux présidents et dès jeudi, François Hollande et Goodluck Jonathan s’exprimeront à l’issue d’une réunion de dirigeants d’entreprises français et nigérians.
Pour le moment, les investissements français se concentrent essentiellement sur les ressources pétrolifères du pays mais François Hollande pourrait tenter de diversifier ces investissements vers d’autres secteurs tels que l’agroalimentaire, la distribution et les infrastructures.
Les Français poussés vers l’ouverture
Pour de nombreux observateurs, le Nigeria est un véritable « miracle économique » en Afrique subsaharienne. Une expression à tempérer, pour Roland Marchal qui souligne que le Nigeria fait également face à de nombreux problèmes internes, qu’il s’agisse des récents scandales financiers touchant le président Goodluck Jonathan, de la lutte contre le terrorisme dirigé par la secte Boko Haram ou des fréquentes atteintes aux droits de l’homme.
Cependant, c’est en président concentré sur l’économie de son pays que François Hollande se rendra au Nigeria. « C’est un pays qui va rester la grande puissance pétrolière du continent », souligne Roland Marchal.
« C’est du réalisme économique et la visite française doit se concevoir dans ce cadre-là », explique encore le chercheur. « Du réalisme économique qui nous change de notre pré carré franco-français et qui obligera nos milieux d’affaires français à être beaucoup plus réactifs et innovateurs ».
« Cela oblige notre société à se souvenir que le marché africain n’est pas uniquement le fait des pays francophones. Il est bien que des voyages comme celui-ci nous rappellent qu’il y a une autre Afrique que le Sénégal et la Côte d’Ivoire », estime enfin Roland Marchal.
