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Tel père, tel fils… les relations entre François Mitterrand et Yvon Gattaz

18.02.2014 par La Rédaction

Avec sa sortie en début de semaine dernière sur le pacte de responsabilité et son refus des « contreparties », les relations entre le président de la République et Pierre Gattaz se sont abîmées. Mais quel était l’état des relations entre François Mitterrand et Yvon Gattaz, président du CNPF (Conseil national du patronat français) ? Éléments de réponse avec Bernard Giroux, auteur de « Du CNPF au Medef : Confidences d’un apparatchik » (Archipel).

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Le président du Medef, Pierre Gattaz, qui faisait partie de la délégation française accompagnant le président François Hollande aux Etats-Unis, a expliqué mardi 11 février ne pas vouloir entendre parler de « contreparties » dans le cadre du pacte de responsabilité, en demandant qu’on arrête en France « de gérer par la contrainte ». Pour se rattraper, le patron des patrons a depuis promis des engagements « de mobilisation, d’objectifs et de moyens » dans le cadre du pacte de responsabilité. Mais force est de constater que la relation qu’il avait établie avec François Hollande a été quelque peu égratignée par cette sortie.

François Mitterrand et Yvon Gattaz, président du CNPF (Conseil national du patronat français) entre 1981 et 1986 et père de l’actuel patron du Medef, avaient-ils réussi a établir une bonne relations ? Eléments de réponse avec Bernard Giroux, auteur de Du CNPF au Medef : Confidences d’un apparatchik (Archipel).

JOL Press : François Mitterrand et Yvon Gattaz, président du CNPF entre 1981 et 1986 et père de l’actuel patron du Medef. François Hollande et Pierre Gattaz. Quelles comparaisons peuvent être faites ?

Bernard Giroux : La comparaison est tentante parce qu’il s’agit de la même famille, du côté des patrons, et ce dans un contexte de gauche au pouvoir. Il faut cependant souligner deux différences majeures. La situation économique dans les années 80 était moins difficile que celle que nous connaissons aujourd’hui et, sur le plan politique, la gauche au pouvoir était, à l’époque de François Mitterrand beaucoup plus radicale que l’équipe actuelle qu’il serait difficile de qualifier de bande de bolchéviques.

Pour preuves, l’accolade symbolique que le chef de l’Etat a échangé avec le leader du mouvement des Pigeons, Carlos Diaz, lors de son déplacement en Californie ou encore la rencontre, ce lundi 17 février, de François Hollande avec des investisseurs étrangers.

En 1981, dans le classement du PIB par habitant, nous étions en sixième position. Aujourd’hui, nous sommes, au minimum, vingtième. La vraie différence est là.

JOL Press : Au-delà du contexte, comment qualifier la relation de François Mitterrand avec Yvon Gattaz ?

Bernard Giroux : Ce que François Mitterrand a apprécié, fin 81, quand Yvon Gattaz est arrivé à la tête du patronat français c’est qu’il n’était pas un agent supplétif du RPR et de l’UDF de l’époque. François Mitterrand, qui était le prince de la politique, a eu en face de lui un chef d’entreprise qui avait réussi, qui ne contestait pas sa légitimité et qui a su très vite nouer un contact direct avec lui.

Yvon Gattaz raconte volontiers qu’il a fait partie de ceux qui ont réussi à faire évoluer la perception des réalités économiques au président Mitterrand.

Il faudrait que François Hollande et Pierre Gattaz parviennent à mettre en place une relation similaire.

JOL Press : Pierre Gattaz a-t-il eu raison de braver le chef de l’Etat, lors de son voyage aux Etats-Unis ?

Bernard Giroux : Cette déclaration est contraire aux usages. S’il a annulé sa conférence de presse prévue en marge de la visite, officiellement « pour des raisons diplomatiques et de préséance », le patron du Medef s’est néanmoins exprimé devant quelques journalistes alors qu’il était l’invité du chef de l’Etat. Sans appeler à l’esprit de William Shakespeare, on se dit que « right or wrong it’s my country », il est mal venu de critiquer le président de son propre pays dans un pays étranger, cela ne se fait pas. Sur la forme cette déclaration est assez insolite.

On a l’impression que c’est une déclaration tardive parce que dans les milieux patronaux, on a trouvé assez rapidement que Pierre Gattaz était un petit peu trop laudateur, après l’annonce du pacte de responsabilité, non pas que la démarche soit critiquable mais penser qu’en baissant de 30 milliards les cotisations patronales, on peut demander aux organisations patronales de s’engager à créer des emplois, n’a pas de sens. L’économie ne fonctionne pas comme cela. Le seul qui peut décider du niveau d’activité et du niveau d’emploi, c’est le client, c’est le marché.

Le président du Medef s’est, sans doute, engagé un peu trop positivement et n’a pas su réagir comme il le fallait lors de l’annonce du pacte de responsabilité, il a dû recevoir les plaintes d’un grand nombre de patrons et s’est donc cru obligé de se positionner plus fermement lors de son voyage aux Etats-Unis. Sur le fond, il n’a pas dit de bêtise mais le contexte ne s’y prêtait pas.

JOL Press : Dans ce contexte, à quoi pourrait ressembler le pacte de responsabilité voulu par François Hollande ?

Bernard Giroux : Quand on parle de pacte, on parle d’engagements réciproques. Il faut avant tout s’interroger sur le rôle d’une organisation patronale dans une économie ouverte. Ce n’est, en tout cas, pas de promettre un million d’emplois, comme s’il suffisait d’appuyer sur un bouton. Il est, revanche, un vrai terrain sur lequel les organisations patronales pourraient s’engager et faire preuve d’un certain volontarisme.

En échange de la baisse des 30 milliards les cotisations patronales, le Medef et la CGPME pourraient lancer de grandes campagnes en faveur de l’apprentissage qui a chuté de façon considérable l’année dernière.

JOL Press : Que révèle toute cette affaire ?

Bernard Giroux : Cette affaire met en lumière le fait qu’en France nous réagissons de manière totalement archaïque. Parler de « cadeaux aux patrons » est assez hallucinant vu de l’étranger. Pour nos homologues, en Europe ou dans le monde, ce genre de débats est totalement absurde. En France, notre manque de culture économique fait pousser des cris d’indignation à une certaine partie de la gauche quand le Président se déclare « social-démocrate ».

Du côté des organisations patronales, il faudrait que le discours du patron du Medef soit plus huilé et plus réfléchi pour éviter les caricatures. Pierre Gattaz aurait tout intérêt à faire de la pédagogie plutôt d’arborer à sa boutonnière le slogan « un million d’emploi ».

Propos recueillis par Marine Tertrais pour JOL Press

Fils de patron menuisier, diplômé de Sciences Po, Bernard Giroux entre en 1980 au service d’information du CNPF (devenu Medef en 1998). Il restera vingt-trois ans au coeur de l’organisation patronale, dont il dirige le service de presse de 1989 à 2003, avant d’occuper les mêmes fonctions à l’Assemblée des chambres de commerce et d’industrie. Désormais conseiller en communication, il enseigne dans les écoles de communication. 

La Rédaction


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