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Idées

Affaire Patrick Buisson: qui est vraiment étonné ?

06.03.2014 par La Rédaction

Dans n’importe quelle réunion de famille, au sein du cercle amical le plus choisi, si on enregistrait les propos à l’insu des participants, ils seraient sans doute effarés en prenant connaissance après de ce qu’ils avaient osé dire ou de ce dont ils avaient cru pouvoir plaisanter.

Mais avec Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, Jean-Michel Goudard, Claude Guéant, Pierre Giacometti et autres, nous ne sommes pas n’importe où mais au coeur du pouvoir, quand celui-ci est persuadé de pouvoir dialoguer en toute confiance, dans un entre-soi propice aux confidences et aux aigreurs (LCI, France 5). Propice aussi, de la part de certains, à une courtisanerie appuyée. Ne nous leurrons pas. Les phénomènes de cour n’ont pas existé que sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Même si Patrick Buisson a un avocat qui est un parfait honnête homme plaidant, au figuré, pour lui, sa cause semble de moins en moins crédible puisque l’ancien président de la République, si P.Buisson avait eu le droit d’enregistrer pour ses notes écrites du lendemain, n’aurait pas manqué de le faire savoir. On voit mal l’intérêt qu’il aurait eu à mentir sur ce plan (Le Monde).

Il faut donc admettre qu’il convient de rajouter au personnage sulfureux que les médias ne cessent de décrire sur le plan idéologique, une pincée de soufre tenant à un enregistrement d’échanges avec le président de la République, à l’insu de celui-ci et de ceux qui l’entouraient.

Ce n’est pas beau, ce n’est pas élégant. Henri Guaino a raison : « c’est déloyal ».

Mais pourquoi ne suis-je pas empli d’une indignation démocratique aussi intense que celle que beaucoup ressentent ?

Parce que si on élimine les ragots, il reste quoi ?

Trois ministres jugés catastrophiques. Pour l’un d’eux, Michèle Alliot-Marie, c’est bien vu.

On apprend que Nicolas Sarkozy n’a jamais pensé à nommer Jean-Louis Borloo comme Premier ministre et que le seul qui aurait pu remplacer à ses yeux François Fillon était Alain Juppé. Mais le président avait l’habitude de Fillon et il l’a gardé.

Surtout, on plonge à nouveau, sur un mode mineur il est vrai, dans une atmosphère où on comprend bien que le souci dominant est de « sauver sa peau judiciaire » et d’empêcher le développement des procédures dangereuses pour les personnalités dans cette sphère de l’Etat où on a été si longtemps accoutumé à ne jamais rien craindre des magistrats. Des juges ? Vous plaisantez : des petits pois !

On regrette alors le départ de Claude Guéant de l’Elysée parce qu’il sera remplacé par Xavier Musca qui n’offre pas les mêmes garanties d’immoralité civique et procédurale.
On déplore que le garde des Sceaux Michel Mercier, si « calamiteux », n’ait pas été renvoyé parce qu’il n’est pas assez sûr probablement pour la mission d’étouffement qu’un bon ministre de la Justice se doit d’assumer sous Nicolas Sarkozy, au regard de sa conception étrange de l’état de droit partagée, il est vrai, par certains magistrats dont Philippe Courroye.

C’est à peine nauséabond mais surtout on n’apprend rien

Comment les anciens ministres et les personnalités qui ont connu de près le quinquennat peuvent-ils aujourd’hui protester et feindre de découvrir des impuretés aussi scandaleuses, alors que l’épisode Buisson n’est que la suite logique, atténuée, ridicule, éclairante d’un quinquennat qui avait maltraité durement la démocratie et la Justice ? Ils seraient stupéfiés maintenant de ce qu’ils ont couvert et validé hier et qui était infiniment plus grave que ces enregistrements opérés par un Buisson passionné d’Histoire et par les secrets ?

Ce qui se passe dorénavant n’est qu’une souris choquante sortant d’une montagne transgressive sans mauvaise conscience. Grâce à Buisson, cependant, on n’est même plus dans les coulisses mais dans ce qui les précède. Dans ce qui inspire les manoeuvres, élabore les plans et projette les mauvais coups. Juste avant, si j’ose dire.

Enfin, pour être franc, je m’attendais à pire, ayant détesté la vulgarité du comportement présidentiel et la tonalité sans allure ni décence du quinquennat terminé par une défaite en 2012. J’étais persuadé que nous aurions du Nixon en plus hard. Alors que, tous comptes faits, pour la forme, nous avons écouté du soft.

Mais sans doute le plus triste est-il que personne ne soit vraiment étonné.

Lire d’autres articles de Philippe Bilger sur son blog Justice au singulier

 

La Rédaction


Claude Guéant François Fillon Jean-Michel Goudard Patrick Buisson
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