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La Pologne, prochaine victime collatérale de la crise ukrainienne?

07.03.2014 par La Rédaction

Multipliant les appels au calme, ou au secours envers l’OTAN, la Pologne est particulièrement inquiète de la crise russo-ukrainienne. La possibilité d’une intervention russe en Crimée, la volonté de cette péninsule de se rattacher à la Russie, n’incitent pas à la confiance du côté de Varsovie. Certains y voient même un interventionnisme comparable à Budapest en 1956. Pawel Tokarski, expert à l’Institut polonais des relations internationales, nous explique la vision politique polonaise, entre souvenirs douloureux et crainte de l’avenir…

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JOL Press : Quelle est exactement la position du gouvernement polonais sur la crise en Ukraine ? Cette position est-elle celle de la majorité des Polonais ?
 

Pawel Tokarski : Le gouvernement de la Pologne est profondément préoccupé par le développement de la situation en Russie, et ce depuis longtemps. Cependant, les autres membres de l’UE ont préféré, pour raisons d’affaires, faire la sourde oreille et ignorent les signaux de plus en plus antidémocratiques du régime russe.

Le problème est que la Pologne seule ne peut avoir aucune influence efficace sur la Russie. En revanche, en tant que membre de nombreuses structures internationales (OTAN, UE, OSCE), elle peut les encourager les autres nations à adopter une position plus ferme sur la Russie, à agir. Le Ministre polonais des Affaires étrangères, Radek Sikorski, en harmonie avec ses homologues de France et d’Allemagne, a martelé sa volonté d’obtenir un accord à Kiev, qui a mis fin à l’effusion de sang et a marqué la chute du régime de Viktor Ianoukovitch.

L’opinion commune à Varsovie est que sans une Ukraine indépendante, il serait difficile de protéger notre propre indépendance.

L’histoire commune de la Pologne et de l’Ukraine n’a pas été facile, mais nos nations, nos langues et cultures sont très proches. Parmi mes amis, il y a plusieurs couples polono-ukrainiens. Les Polonais sont outrés de l’ingérence russe dans les affaires de Kiev, aggravée aujourd’hui d’un déploiement de forces sur le territoire ukrainien de la Crimée. De nombreux Polonais ont ainsi exprimé leur solidarité, non seulement sur les médias sociaux, mais aussi par la collecte de l’aide financière.

JOL Press : La Pologne se sent-elle vraiment menacée par l’intervention russe en Ukraine, comme elle l’a dit en alertant l’OTAN il y a quelques jours ?
 

Pawel Tokarski : Nous ne pouvons pas rester calmes, quand une partie du territoire de notre voisin est envahie par l’armée russe. Parallèlement à l’invasion de la Crimée, la Russie a également effectué de grands exercices militaires navals, très proches de nos frontières. Le message est simple pour la Pologne: « Gardez le silence sur l’Ukraine, où vous serez les prochains ».

L’invasion sur un territoire étranger doit être contenue par les sanctions collectives internationales. Sinon, nous risquons de se réveiller dans un monde où certains États tentent de résoudre leurs problèmes par des moyens militaires, de manière totalement arbitraire.

JOL Press : L’économie de la Pologne est-elle déjà affectée par la crise actuelle en Ukraine ?
 

Pawel Tokarski : Pour le seul lundi 2 mars, l’indice principal à la Bourse de Varsovie – WIG 20 – a perdu 4,3% de sa valeur.  Mais globalement, l’économie de la Pologne n’a pas encore été trop affectée par les événements en Crimée. La Russie est également un important partenaire commercial de la Pologne. Elle pèse 4,7% de nos exportations. La Russie représente aussi 14,3% des importations polonaises, dont la majorité en ressources énergétiques. Par conséquent un prolongement du conflit impacterait certainement sur l’économie polonaise. En outre, du fait de sa proximité géographique avec la Russie, la Pologne peut être considérée comme un marché risqué, et subir une fuite des capitaux étrangers.

JOL Press : Adam Michnik, directeur du quotidien polonais Gazeta Wyborcza, titrait son éditorial (03/03/2014) « Honte à la Russie » (« Hanba Rosji »), en comparant l’intervention russe en Ukraine à celle de Budapest en 1956. Qu’en pensez-vous ?
 

Pawel Tokarski : Adam Michnik était une légende de l’opposition au régime communiste de la République populaire de Pologne, et l’un des architectes des changements démocratiques. Actuellement, on l’entend peu dans les débats publics. Quand il utilise publie ce genre d’argumentaire, il devrait être écouté.

Je le rejoins totalement sur le fait que la propagande a atteint un niveau jamais vu depuis l’effondrement du communisme. L’argument de « l’assistance des frères » à sa propre minorité a déjà été utilisé, dans le passé, par les régimes totalitaires.. Michnik a également raison dans son analyse : une politique impérialiste agressive peut conduire à l’effondrement du régime actuel en Russie, comme elle a précipité l’effondrement de l’Union soviétique.

JOL Press : Quelles seront les conséquences de la crise de Crimée sur la politique européenne et étrangère de la Pologne?
 

Pawel Tokarski : Actuellement, nous avons une discussion sur une éventuelle entrée dans la zone euro, afin de s’ancrer davantage dans les institutions européennes, en prenant l’exemple des pays baltes.

Par ricochet, la politique de Poutine peut entraîner une consolidation de l’Union européenne et un rapprochement avec les Etats-Unis. C’est dans l’intérêt de la Pologne. Il est également évident que la stratégie, à long terme, de démocratisation de la sphère post-soviétique est nécessaire pour préserver la paix et la stabilité sur notre continent. La tâche essentielle de la Pologne sera de convaincre les partenaires européens de la nécessité de telles mesures, si difficiles et coûteuses soient-elles. Il est également temps de repenser la dépendance énergétique européenne à la Russie…

Propos recueillis par Romain de Lacoste pour JOL Press

————————————

Pawel Tokarski travaille comme expert à l’Institut polonais des affaires internationales (PISM). Il est l’auteur de nombreuses publications sur l’integration economique européenne et commentateur régulier des affaires européennes dans les médias polonais.

La Rédaction


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