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Idées

Le grand tournant italien, un vrai choc de compétitivité… Ce que la France n’a jamais osé faire

18.03.2014 par La Rédaction

Les Italiens appellent cela le grand tournant, 180°, on aurait pu parler de grand virage ou de grand ménage… Le nouveau chef du gouvernement italien n’a pas lésiné sur les réformes pour sortir l’Italie de la crise. Un énorme choc de compétitivité. Un plan Gallois, mais à la puissance 10. Comme quoi, la gauche italienne n’a pas peur de la modernité. Ni de la concurrence. 

Les français ne l’ont pas su. Évidemment. Les ministres du gouvernement Hollande se sont bien gardés de faire la publicité d’un vaste plan de réformes qu’ils n’ont jamais eu le courage d’esquisse. Et pourtant, quelle leçon de courage politique, et d’audace.

Matteo Renzi, le tout nouveau Président du conseil italien, n’a pas froid aux yeux 

Il joue sa carrière, sa réputation pour relancer l’économie italienne. Il s’est donné 100 jours pour nettoyer le système et le faire repartir.

Les moyens utilisés sont très simples. Des baisses d’impôts d’un côté et des économies de dépenses de l’autre.

Il s’agit de manier les outils que Mario Monti avait huilés et sortis sans pouvoir les appliquer faute de légitimité politique. Trois axes de reformes :

1er axe : des baisses d’impôts massives, en gros 10 milliards d’euros pour 10 millions d’Italiens, soit 1000 euros de plus en pouvoir d’achat pour ceux qui paient l’impôt. Et ça va se voir très vite puisque les impôts sont prélevés à la source. Et oui !

L’impôt sur les entreprises va baisser aussi de 10% ce qui va ramener le taux global de charges à 32% environ, l’un des taux les plus faibles des grands pays européens.

Enfin, l’Etat, va régler immédiatement aux entreprises tous les impayés, soit 60 milliards d’euros qui seront financés par la caisse des dépôts. Une façon de mobiliser l’épargne des Italiens. Et surtout d’assainir les entreprises.

2e axe : des augmentations de dépenses publiques très ciblées, l’école, l’apprentissage, et la protection de l’environnement. Au total, 5 milliards d’euros. Ce n’est pas rien.

3e axe : le financement de toutes ces mesures sera assuré par des économies de dépenses publiques. Et là encore, Matteo Renzi n’hésite pas. Plutôt que de raboter les dépenses de fonctionnement (rémunérations), il réduit le périmètre de l’Etat et des collectivités locales (lesquelles sont très puissantes parce que l’Italie est très décentralisée). Il va donc reprendre et poursuivre le plan de privatisation. Il reprend et poursuit le plan de réduction du train de vie de l’Etat à raison de 35 milliards sur 3 ans.

Il augmente la fiscalité sur les rentes financières pour baisser la taxation des activités. Il récupère de la TVA sur les impayés de l’Etat (3 milliards).

Enfin, il lance une réforme des institutions très emblématique puisqu’il prépare purement et simplement la suppression du Sénat pour mette fin au système paralysant des deux chambres et au passage, il économise environ 500 salaires de haut niveau en moins. Mais ce n’est pas l’objectif. L’objectif c’est de simplifier la procédure législative et rendre des majorités opérationnelles. On a du mal à imaginer une telle proposition en France. Le palais du Luxembourg, où les élus siègent pratiquement à vie, exploserait.

Un grand chambardement, un déficit légèrement accru

Le bilan de ce grand chambardement aboutit à un déficit budgétaire légèrement accru mais qui, compte tenu de la baisse des taux d’intérêt, ne dépassera pas les 3%. Bruxelles surveille mais Bruxelles accepte le risque, le déficit actuel n’est que de 2,6 %, avec un coût de la dette en forte baisse pour l’année prochaine.

Comme souvent en Italie, les mesures peuvent donner l’impression de partir dans tous les sens. Matteo Renzi a beau être le plus jeune de tous les chefs d’Etat, il tient à la cohérence.

D’abord, il n’accuse personne d’avoir perturbé le modèle italien. Ce n’est de la faute ni de l’Allemagne, ni de l’euro, ni de la banque centrale, ni de la commission de Bruxelles, ni d’un quelconque bouc émissaire extérieur. Si l’Italie est en difficulté, c’est qu’elle a été incapable de résister aux contraintes de la crise et de la mondialisation. Il faut donc qu’elle se mette à niveau. Il faut que les Italiens se reforment eux-mêmes.

Ensuite, l’Italie ne s’en sortira qu’en développant l’offre industrielle et cette offre viendra principalement des PME. il faut donc donner aux entreprises de l’oxygène, pour qu’elles retrouvent de la marge, des financements, et de la compétitivité. Parallèlement : de la formation, de l’apprentissage, de l’innovation.

Enfin, le système ne tient la route que si et seulement si, l’oxygène est financée par des économies sur les dépenses publiques. D’où une révision drastique du périmètre de l’état italien.

Le plan de Matteo Renzi n’est pas très diffèrent de celui mis en route par Mario Monti, à un détail près : Matteo Renzi a été élu alors que Monti avait été nommé par les chefs d’État de la zone euro au mépris de toute précaution démocratique et que la majorité de gauche qui le soutient a été prévenu. Les électeurs italiens n’ont pas été embarqués dans un train de promesses.  Ils ont voté pour un jeune technocrate passionné de politique, qui  n’a pas raconté d’histoires irréalisables. Il a prévenu tout le monde, il s’est donné 100 jours pour mettre en place l’essentiel de son plan. Ou il y parvient, ou il s’en va.

Certains en France, diraient qu’il fait du chantage. Lui et ses amis pensent que la politique moderne ne peut jouer que sur la vérité.

La Rédaction


Déficit Italie Jean-Marc Sylvestre Mario Monti Matteo Renzi
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