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Roms/expo: pour un autre regard sur une communauté stigmatisée

23.07.2014 par La Rédaction

D’eux, on en entend surtout parler à travers les faits divers dans les journaux. Soucieux d’apporter un autre regard sur la communauté Rom, le photographe français indépendant Nicolas Moulard a passé plusieurs années dans un camp à Toulouse pour comprendre leur quotidien loin des images que nous livrent habituellement les médias.

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JOL Press : Quel est l’objectif de votre série photographique « En sursis, voyage au coeur d’une communauté Rom » ?
 

Nicolas Moulard : J’ai commencé ce projet photographique il y a six ans, fin 2008. L’objectif est d’apprendre à connaître la communauté Rom, d’en parler plus et surtout d’en parler mieux. A travers ces clichés, je souhaitais apporter un autre regard sur cette communauté, une autre version que ce que nous racontent les politiques et les médias. Les Toulousains connaissaient les habitants de ce camp de Roms  surtout à travers le pare-brise de leur voiture au feu rouge, lorsqu’ils nettoyaient la vitre, le seul travail qu’ils pouvaient faire.

Puis il y a eu le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy en 2010, qui les a complètement stigmatisés. Manuel Valls a ensuite rebondi un peu de la même manière. Ce moment a été un tournant : à partir de là,  tous les Français connaissaient les Roms. J’ai eu alors envie de montrer leur quotidien et d’élargir le public auquel était destiné mes photos : de montrer pas seulement qui étaient les Roms aux  Toulousains, mais aussi pour tous les Français.

JOL Press : Comment vous ont-ils accueilli à votre arrivée ?
 

Nicolas Moulard : Ils m’ont très bien reçu. J’y suis retourné avec une équipe de journaliste de France 3 pour tourner un reportage : eux aussi avaient des aprioris comme tout le monde avant d’arriver. Mais une fois là-bas, on se rend très vite compte  de leur gentillesse contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, les gens ne nous regardent pas de travers, ils nous accueillent : ils sont curieux et chaleureux. S’il y a une chaise sur tout le terrain, ils nous la proposent et nous offrent un café. 

JOL Press : Comment avez-vous travaillé avec eux ?
 

Nicolas Moulard : Au début du projet, je me suis rendu sur place trois ou quatre fois sans appareil photo afin de faire connaissance avec eux. Lorsque j’ai sorti mon appareil et que j’ai voulu photographier une famille devant la caravane, pratiquement tous les gens présents sur le terrain se sont déplacés pour se placer devant l’objectif. La première année, je me rendais chaque dimanche sur place et je leur apportais les photos que j’avais prises la semaine précédente. Les années suivantes je continuais à y aller régulièrement, parfois sans appareil photo, juste pour prendre des nouvelles. Le long terme m’a permis d’effectuer un travail en profondeur afin d’obtenir une certaine authenticité dans mes images.

JOL Press : Pensez-vous que la photographie puisse permettre de combattre la stigmatisation et les préjugés sur cette communauté en France ?
 

Nicolas Moulard : La photo permet de plonger celui qui la regarde dans la vie quotidienne des Roms, et de casser les préjugés : comme quoi ils n’aiment pas leurs enfants, qu’ils ne vivent pas forcément du vol…etc. On peut l’apercevoir dans les images. Faire une exposition permet aussi d’ouvrir le dialogue sur la question, et d’en parler, meilleur moyen de faire changer les choses. Lorsque Médecins du Monde m’a demandé de réaliser une exposition à partir de cette série photographique, j’ai décidé de faire également un court documentaire pour apporter plus d’informations précises sur le sujet.

JOL Press: Pourquoi les Roms sont-ils si mal aimés en France, et souvent associés à la délinquance ?
 

Nicolas Moulard :  Les gens ne savent pas qu’avant 2014, il y avait des mesures transitoires pour l’intégration de la Roumanie dans l’Union européenne. Les Roms n’avaient pas les mêmes droits que les autres citoyens européens en France pour travailler. Ils étaient limités à une liste spécifique de métiers.

Pour travailler, c’était un véritable parcours du combattant : il fallait qu’ils possèdent une promesse d’embauche de l’employeur, un titre de séjour, et passent par d’autres démarches administratives compliquées…C’était donc très difficile pour les employeurs d’embaucher un Rom, même s’ils en avaient envie. Le premier Rom que j’ai connu qui a décroché un contrat de travail légal a mis 10 ans. Depuis le 1er janvier 2014, ils ont le droit de travailler comme les autres citoyens européens : mais avant cette date, la seule chose qu’ils pouvaient faire pour gagner de l’argent était de faire la manche, de récupérer des métaux, – certains en ont volé, mais d’autres les ont récupéré gratuitement – et ces pratiques ne leur ont pas donné une bonne image en France.

Propos recueillis par Louise Michel D. pour JOL Press

——————–

Nicolas Moulard est un photographe français indépendant spécialisé dans le portrait et le reportage. Il est diplômé de l’ ETPA et lauréat Prix spécial du jury en 2009.

Exposition « En sursis, voyage au cœur d’une communauté Rom » de Nicolas Moulard
Jusqu’au 3 Août 2014
La maison de l’Occitanie de Toulouse
>> Pour plus d’informations

 

La Rédaction


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