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Fin de la trêve à Gaza: «Le Hamas est dans une position jusqu’au-boutiste»

09.08.2014 par La Rédaction

Trois jours après le début de la trêve dans la bande de Gaza, les hostilités ont repris dans l’enclave palestinienne, entre Israël et le Hamas. Le mouvement islamiste palestinien, qui souhaite la fin du blocus de Gaza, a brisé l’accalmie en tirant des roquettes sur l’Etat hébreu. Un accord va-t-il être trouvé ? Le point sur les lignes d’opposition entre les deux parties avec Olivier Danino, chercheur à l’Institut Français d’Analyse Stratégique (IFAS), spécialiste du conflit israélo-palestinien.

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Vendredi 7 août, les tirs ont repris entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. (Photo: ChameleonsEye / 2012 / Shutterstock.com )

JOL Press : Les hostilités ont repris entre Israël et le Hamas. Pourquoi Israël refuse-t-il les conditions du Hamas, et notamment de lever le blocus sur Gaza ?
 

Olivier Danino : Le Hamas négocie comme s’il sortait vainqueur de ce conflit et qu’il était en position de force dans la négociation. En effet, étant donné qu’il n’a pas été touché dans sa structure politique par les opérations israéliennes, il ne considère donc pas que le rapport de force soit en sa défaveur. Il a refusé plusieurs trêves, avec à chaque fois des objectifs particuliers.

Israël, de son côté, refuse les conditions du Hamas parce que l’idée du blocus, au départ, était d’avoir la main sur ce qui rentre dans la bande de Gaza, et notamment sur un certain nombre de produits comme le ciment, qui permet la construction des tunnels du Hamas. Or, malgré le blocus, le Hamas a réussi à faire rentrer un certain nombre d’armes dans Gaza. Les Israéliens veulent donc poursuivre ce contrôle et s’assurer que les groupes armés palestiniens ne se réarment pas.

JOL Press : Si Israël levait le blocus, le Hamas poursuivrait-il ses tirs de roquettes sur l’État hébreu ?
 

Olivier Danino : Oui. Ces tirs de roquettes n’ont pas attendu le blocus : ils ont commencé dans les années 1999-2000. Le combat que mène le Hamas contre Israël n’est pas uniquement lié à la situation dans la bande de Gaza, et ne porte pas non plus sur la création d’un État palestinien, mais sur la contestation du droit d’Israël à exister et à avoir des territoires qui, pour le Hamas, sont considérés comme des territoires palestiniens et donc comme des territoires occupés.

Lorsque le Hamas parle d’occupation, il ne parle pas seulement des territoires conquis en 1967 mais de l’ensemble du territoire de la Palestine sous mandat britannique. Le Hamas ne combat pas pour la solution à deux Etats. Mahmoud Abbas, lui, a abandonné cette idée-là. Il a reconnu Israël et est prêt à négocier des frontières partagées.

Toutefois, il faut souligner qu’il existe un courant de pensée au sein du Hamas qui est prêt à une trêve longue durée (Houdna) de 10, 20 ou 30 ans avec Israël, mais à condition qu’Israël se retire d’office sur les frontières de 1967, qu’il ne s’engage pas sur ce qui suivra la fin de la trêve (la paix ou la reprise des hostilités) et sans avoir à reconnaître la légitimité d’Israël à exister.

JOL Press : L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas pourrait-elle servir de médiateur et reprendre le contrôle des frontières de Gaza ?

Olivier Danino : Le droit international ici s’impose. Quand les Israéliens se sont retirés unilatéralement de la bande de Gaza en 2005, un accord a été signé prévoyant que le contrôle du couloir de Philadelphie – la tranche de couloir qui est commune à la bande de Gaza et à l’Egypte, dans le sud – soit fait par l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, avec des observateurs europééens. L’accord concernait surtout le terminal de Rafah, le point de passage de Kerem Shalom restant sous la réglementation des accords d’Oslo.

Avant, le contrôle était fait par l’Autorité palestinienne avec des observateurs israéliens, c’était une frontière cogérée. Quand les Israéliens se sont retirés, ils ont décidé de laisser la gestion de la frontière aux Palestiniens. A partir du moment où le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza, il a mis la main sur cette frontière et l’accord n’a donc pas pu être appliqué. Ce que propose aujourd’hui l’Union européenne, c’est de se baser sur ce document juridique et de permettre aux acteurs de l’UE de revenir sur place.

JOL Press : Le Hamas accepterait-il une telle proposition ?
 

Olivier Danino : Le Hamas, pour l’instant, adopte une stratégie jusqu’au-boutiste. Il ne va pas lâcher ses  territoires et ses revendications, tant qu’il considèrera qu’il n’a pas obtenu ce qu’il demande. Le mouvement islamiste joue sur une stratégie de coûts et de gains : il est prêt à prendre beaucoup de risques et à payer très cher ces risques s’il sait que, derrière, les gains seront supérieurs. Il a volontairement mis la population palestinienne en danger en provoquant Israël, pour qu’il y ait un maximum de morts palestiniens et que la communauté internationale se mobilise.

Il est également pris dans un accord de réconciliation inter-palestinienne avec Mahmoud Abbas : il est prêt à accepter une cogestion avec l’Autorité palestinienne selon certaines conditions (organisation d’élections par exemple). Mais il y a des frictions au sein de la délégation palestinienne qui négocie actuellement au Caire, entre l’Autorité palestinienne, le Hamas, le Jihad islamique, qui ont tous des objectifs différents. Les Palestiniens sont très loin d’être unis. Une telle délégation peut aboutir à quelque chose de positif, mais cela peut aussi compliquer encore plus la tâche des Palestiniens.

JOL Press : Quelle est la stratégie de Netanyahou vis-à-vis de Gaza, maintenant que l’armée israélienne a détruit tous les tunnels qu’elle visait ?

Olivier Danino : Pour l’instant, la stratégie de Netanyahou a été de ne pas se laisser trop emmener par les refus du Hamas de cesser les hostilités. Le premier gros refus du Hamas de cesser le feu a entraîné l’opération au sol et la surenchère israélienne.

Quelle sera la prochaine étape ? Les Israéliens pourraient réoccuper la bande de Gaza et faire ce qu’ils jugent nécessaires, c’est-à-dire détruire plus profondément tout ce qui peut être considéré comme dangereux (caches d’armes). Cela suppose la fouille de chaque maison, chaque hôpital, chaque mosquée. Cela sera unanimement contesté internationalement et aura surtout un coût immense en termes de vies humaines palestiniennes et israéliennes. Je ne suis pas sûr que les Israéliens veuillent cela. L’autre solution, c’est d’appeler la communauté internationale à proposer une solution face à la poursuite des tirs de roquettes du Hamas alors qu’Israël a mis fin à l’opération.

En 2008-2009, les Israéliens ont mené une opération extrêmement violente et ont mis un terme unilatéralement au combat de manière à ne pas négocier, ensuite, de trêve avec le Hamas. Cela a été très coûteux en termes de vies humaines, mais d’un point de vue stratégique et militaire, cela a été particulièrement efficace parce que cela a permis un contrebalancement des rapports de force au sein même du Hamas et un retour des personnes les moins intransigeantes, les plus pragmatiques, au cœur des décisions. Cela a permis quasiment quatre ans de silence et de repos sur le terrain, et a affaibli militairement le Hamas.

Cette fois-ci, le Hamas n’a pas vraiment été touché : il a perdu un certain nombre de tunnels et de caches d’armes mais concrètement, les cadres politiques n’ont pas été mis en danger, le mouvement est toujours structuré.

Propos recueillis par Anaïs Lefébure pour JOL Press

——–

Olivier Danino est chercheur à l’Institut Français d’Analyse Stratégique (IFAS), spécialiste du Moyen-Orient et du conflit israélo-palestinien. Ses recherches portent principalement sur les sociétés israélienne et palestinienne, sur les questions liées au processus de paix et en particulier le statut de la ville de Jérusalem, et sur la dimension cybernétique des conflits du Moyen-Orient et du conflit israélo-palestinien. Il est l’auteur de l’ouvrage Le Hamas et l’édification de l’État palestinien, Éditions Khartala, septembre 2009.

La Rédaction


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