Munie d’une caméra cachée, une jeune femme filme l’ambiance dans les rues de Raqqa, bastion de l’État islamique.
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Voilée de la tête aux pieds, tel que la charia instaurée par les djihadistes en Syrie le lui impose, la jeune femme filme en caméra cachée la vie quotidienne à Raqqa.
Kalachnikov et respect de la charia
En plein cœur de la ville syrienne, toutes les femmes portent le voile intégral. Des groupes d’hommes armés circulent dans les rues. Ils veillent à ce que la charia, loi islamique, soit appliquée. Un homme n’hésite d’ailleurs pas à arrêter sa voiture en plein milieu d’un rond point, et à interpeller notre camérawoman pour l’informer que son niqab, voile couvrant le visage à l’exception des yeux, est mal mis. Cette dernière s’empresse de le remettre et s’excuse à plusieurs reprises, avant de reprendre son chemin.
Les armes sont omniprésentes. Les djihadistes bien sûr, mais aussi des femmes en sont munis. L’une d’entre elles accompagne un petit garçon au parc pour enfants, Kalachnikov à l’épaule. Tout semble parfaitement normal, presque paisible.
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Ces femmes parties faire le djihad…
Mais la partie la plus troublante de cette vidéo reste probablement la séquence du cyber-café. Assises derrière leur ordinateur, des femmes voilées skypent avec leur famille. « Je ne vais pas rentrer. », affirme l’une d’elles. Ces femmes sont françaises. « Ça ne sert à rien de pleurer ou d’avoir peur […] tout ce que tu vois à la télé, c’est faux », se contente-t-elle de répondre à ses proches, dévastés.
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Principalement chargées des tâches ménagères et de l’éducation des enfants, qu’elles se doivent d’élever dans « l’amour du djihad », ces femmes qui choisissent de rejoindre les rangs de l’EI ne peuvent y parvenir que par le biais du mariage. Depuis la Syrie et l’Irak, celles déjà présentent sur le terrain aident parfois les nouvelles candidates à trouver un mari, déjà sur place ou dans leur pays d’origine. 150 Françaises se trouveraient actuellement en Syrie.