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Changement climatique: ce qui se passera si rien n’est fait…

23.09.2014 par La Rédaction

Entretien avec Robert Vautard, chercheur au CNRS en météorologie au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.

Presque tous les chefs d’Etat de la planète sont réunis à New York, mardi 23 septembre, à l’occasion de la Conférence de l’ONU sur le climat. Alors que des mesures urgentes doivent être prises par les Etats pour réduire les émissions de gaz à effets de serre, il se pourrait qu’il soit déjà trop tard pour la planète.

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Quels sont aujourd’hui les risques majeurs liés au réchauffement climatique ?
 

Robert Vautard : Dans les années à venir, si aucune politique climatique n’est adoptée au niveau mondial, le réchauffement climatique créera des pressions environnementales de taille dans toutes nos sociétés et nos écosystèmes.

Une des conséquences les plus importantes est le rythme de changements attendu et qui  devrait avoir un impact considérable sur les écosystèmes.

Nous-mêmes, nous n’avons pas l’habitude de subir des changements aussi rapides. Si certains ont la faculté de s’adapter, d’autres, à la suite d’événements extrêmes, et dans les pays les plus vulnérables n’auront pas cette capacité.

Quelles zones géographiques seront principalement touchées par le réchauffement climatique si rien n’est fait dans les prochaines années ?
 

Robert Vautard : Toutes les régions du globe sont touchées par le réchauffement climatique mais toutes les sociétés ne sont pas vulnérables de la même façon à ce changement. En Europe, on attend des changements mais ce ne sont probablement pas ceux-là qui seront les plus difficiles à surmonter.

Ce sont dans les sociétés les plus vulnérables, souvent dans les pays tropicaux, où le réchauffement va en plus être très important. On constate par exemple une augmentation des températures considérables au Sahel, en saison sèche. Les vagues de chaleur augmentent presque d’années en années.

A quoi doit-on s’attendre en Europe ?
 

Robert Vautard : Nous serons soumis à une augmentation générale des températures qui sera légèrement supérieure aux augmentations mondiales. Selon les scénarios, ou selon la façon dont nous agirons sur le climat, on estime cette hausse entre 2° et 5°. Selon les régions d’Europe, cette hausse pourra être supérieure.

On l’estime entre 7° et 8° en hiver dans les régions du nord de l’Europe et entre 5° et 6° dans les régions du sud de l’Europe en été. Cette augmentation de la température résulte de l’amplification de la fonte des neiges dans un cas et de la sécheresse des sols dans l’autre.

Nous devons également nous attendre à de plus en plus d’événements extrêmes, des vagues de chaleur, de la sécheresse, des pluies intenses et à une augmentation du niveau de la mer.

Concrètement, la montée du niveau de la mer signifie-t-elle que les côtes actuelles disparaîtront ?
 

Robert Vautard : D’ici la fin du 21ème siècle, nous attendons une montée du niveau de la mer de l’ordre de 50cm à 80cm. C’est une moyenne et certains endroits, seront plus durement touchés.

Ces phénomènes créeront une modification de l’aspect des côtes mais aussi une augmentation de la pression lorsque surviendront, par exemple, des tempêtes. La force de celles-ci n’augmentera pas forcément mais sur les côtes, additionnées à la montée du niveau de la mer, elles se traduiront par des inondations considérables.

Les Pays Bas sont très vulnérables sur ce plan puisqu’ils sont faits de nombreuses régions situées en dessous du niveau de la mer. Les Néerlandais révisent aujourd’hui leur construction de digues pour faire face à cette conséquence du changement climatique.

Le nord de l’Allemagne est également particulièrement touché par la montée du niveau marin et par les phénomènes d’inondations en cas de tempêtes.

Si rien n’est fait, quelle planète imaginez-vous dans un siècle ?
 

Robert Vautard : Un monde dont la température est supérieure de 4° à 5° plus élevée que pendant l’ère préindustrielle. C’est un monde dont la différence de température est équivalente à la différence qui sépare une ère glaciaire à aujourd’hui. Il y a 20 000 ans, nous étions dans une ère glaciaire et il faisait 4,5° plus froid qu’aujourd’hui.

Ce changement peut paraître faible mais il s’agit d’un véritable bouleversement. Dans les simulations pessimistes que nous obtenons pour la fin du siècle, nous trouvons des vagues de chaleur en été dont les écarts de température à la normale se situent entre 9° et 10° sur la région parisienne. Pour se donner une idée, lors de la canicule de l’été 2003, l’écart de température n’était que de 3°.

Les températures pourraient donc monter jusqu’à 6° au-dessus de celles calculées en 2003, c’est-à-dire jusqu’à 45°.

Si les bonnes décisions sont prises, pourrait-on retrouver le cours normal des choses ?
 

Robert Vautard : Nous n’éviterons pas une certaine irréversibilité. Des phénomènes sont en marche et mettront des siècles pour revenir à la normale, comme par exemple le niveau des mers, et ce même avec un arrêt total des émissions de gaz à effets de serre.

Si du jour au lendemain, nous mettons fin à toute pollution atmosphérique, celle-ci partira quasiment du jour au lendemain. Cela ne fonctionne pas de la même manière avec les émissions de gaz à effets de serre. Si on les stoppe, la température reste à son niveau actuel.

Le CO² ne disparaît pas aussi facilement, il faudra des centaines d’années pour qu’il revienne à son niveau initial. Nous avons mis un siècle à créer ce réchauffement climatique, il en faudra dix fois plus pour revenir à la normale. Aujourd’hui, la question n’est donc pas de revenir en arrière mais bien de stabiliser la situation.

Propos recueillis par Sybille de Larocque

La Rédaction


conférence Gaz à effets de serre ONU Réchauffement climatique
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