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Dette publique à 2 000 milliards d’euros: elle a bon dos la crise…

30.09.2014 par La Rédaction

Entretien avec Eric Heyer, économiste et directeur adjoint au Département analyse et prévision de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques).

La dette publique française a dépassé la barre symbolique des 2 000 milliards d’euros. A la fin du 2e trimestre 2014, elle atteignait plus exactement 2 023,7 milliards d’euros, selon les données publiées mardi 30 septembre par l’Insee. Le chiffre sera dans toutes les têtes, mercredi 1er octobre, jour où le gouvernement doit présenter le projet de loi de Finances pour 2015.

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L’endettement de la France a atteint 95% du PIB à la fin du 2e trimestre 2014 (Photo: Shutterstock.com)

JOL Press : La dette publique française ne cesse d’augmenter. A qui la faute ? 
 

Eric Heyer : Avant la crise économique et financière, qui a démarré en 2008 avec la crise des subprimes, la dette publique de la France était relativement stable – entre 60 et 65% du produit intérieur brut (PIB). Elle a ensuite bondi pour atteindre aujourd’hui 95% du PIB. Rappelons que la crise de 2008 n’est pas due à un surendettement public mais à un surendettement privé (banques, entreprises, ménages). Le désendettement des agents privés a provoqué une récession, c’est-à-dire un ralentissement de la croissance économique et donc une diminution des recettes publiques. Par ailleurs, pour éviter un scénario similaire à celui de la grande dépression de 1929, une partie de la dette privée a été prise en charge par l’Etat, alourdissant ainsi la dette publique.

Depuis le premier trimestre 2010, on est à 0%, ou presque, de croissance. Comme il n’y a pas de croissance, la dette publique se creuse encore plus. Et qu’est-ce qui a été mis en place en 2010 ? L’austérité. Il s’agit d’une très mauvaise stratégie de réduction de la dette publique. Certes, l’austérité a permis de diminuer le déficit – qui est passé de 7,5% du PIB en 2010 à 4,5% aujourd’hui – mais a provoqué un ralentissement de la croissance et fait chuter l’inflation. En somme, on a perdu d’un côté ce qu’on avait gagné de l’autre.

JOL Press : Les gouvernements, de droite comme de gauche, minimisent toujours l’ampleur de la dette dans ses projets de budget. Pourquoi ? 
 

Eric Heyer : Après 2008, les gouvernements et de nombreux économistes ont pensé, à tort, que les politiques d’austérité permettraient de réduire les déficits européens sans freiner la croissance. Dans le jargon des économistes, cela revenait à supposer que les multiplicateurs budgétaires étaient faibles. Le présupposé était le suivant : en faisant un effort d’austérité de 20 milliards d’euros, on ne casserait pas la croissance de 20 milliards et donc on réduirait le déficit et la dette de 20 milliards. Or, la réalité est toute autre : un plan d’austérité de 20 milliards d’euros casse la croissance de 20 milliards et diminue les recettes fiscales de 10 milliards. Le déficit est alors réduit, non pas de 20 milliards, mais seulement de 10 milliards.

Je ne crois pas que les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, aient menti. Je crois plutôt à une erreur de diagnostic. Si les budgets n’ont jamais été respectés, en tout cas depuis le début de la crise, et que la dette publique de la France continue d’augmenter, c’est en grande partie parce que des mécanismes économiques assez simples n’ont pas été compris par nos dirigeants et par certains experts.

JOL Press : La dette publique française devrait continuer de battre des records. En quoi est-ce grave ? 
 

Eric Heyer : L’ampleur du déficit public français est grave. Toutefois, je ne pense pas que la situation soit aussi dramatique que cela – quoi qu’en disent certains analystes. Le discours sur la dette est un discours terriblement anxiogène. Rapportée à la richesse nationale, la dette brute, mesurée selon les critères du traité de Maastricht, atteint 95% du PIB. Or, le ratio dette brute sur PIB est un mauvais indicateur. Faisons un parallèle avec un ménage : ce mode de calcul reviendrait à faire un ratio crédits sur salaire annuel. Sauf qu’une banque ne juge pas la capacité de remboursement d’un particulier en prenant en compte ses seuls revenus : elle prend également en compte son patrimoine.

C’est tout le problème : le ratio dette brute sur PIB ne tient pas compte de la situation patrimoniale de l’Etat qui, selon l’Insee, possède plus d’actifs (120% du PIB) que de passifs (100% du PIB). Ce patrimoine inclut les actifs financiers (entreprises publiques, participations de l’Etat dans des entreprises privées etc.) – soit 40% du PIB – et des actifs non financiers (parc immobilier). Et si on tient compte des actifs financiers de l’Etat, la dette publique se situe, non pas à 100% du PIB, mais à 60%. J’ajouterais que la France bénéficie de la confiance des investisseurs, ce qui permet à l’Etat, mais aussi aux entreprises et aux particuliers, d’emprunter à des taux très bas.

La Rédaction


Austérité Budget 2015 Déficit public Dette publique France
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