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Ebola: au CHU de Rennes, 500 personnes sur le pied de guerre

22.09.2014 par La Rédaction

Entretien avec le Professeur Christian Michelet, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rennes.

La première patiente française atteinte du virus Ebola a été rapatriée et est aujourd’hui soignée dans une unité spécifique de l’hôpital Bégin, à Saint Mandé (94). En France, neuf hôpitaux sont aujourd’hui en état d’alerte et prêts à accueillir d’éventuels patients. Parmi eux, le CHU de Rennes qui dispose de nombreuses infrastructures dédiées au traitement de ce type de maladies.

[image:1,l]

(Photo : Vilevi/Shutterstock.com)

Votre hôpital fait partie des quelques établissements français mobilisés en vue d’une éventuelle prise en charge de patients atteints du virus Ebola. Avez-vous dû mettre en place des infrastructures dédiées au traitement de cette maladie ?
 

Professeur Christian Michelet : Le CHU n’a pas mis en place d’infrastructure spécifique. Comme centre de référence de la zone de défense Ouest avec Rouen dans le cadre du bioterrorisme, le CHU de Rennes dispose des structures d’accueil de maladies hautement contagieuses et maladies émergentes, comme il l’a démontré dans le passé (SRAS, Fièvre Crimée Congo, tuberculose multi voire ultra résistante). 

L’établissement dispose en effet de quatre boxes à pression négative aux urgences médico-chirurgicales adultes, qu’il est possible d’isoler complètement du reste des urgence permettant ainsi de poursuivre sans aucun danger l’activité habituelle de ce service, de cinq chambres à pression négative avec SAS dans le service des maladies infectieuses (unité Claude Bernard), également isolable du reste du service, de sept en réanimation médicale,  et d’un laboratoire de virologie L3 habilité.

Les équipes médicales et soignantes de ces services sont également formés à l’accueil de ces patients. Les équipes, grâce à un travail conséquent, ont adapté un dispositif existant au risque de maladie hémorragique à virus Ebola. Ce travail, mené avec le soutien de l’Agence Régionale de Santé et celui la DGOS  permet aujourd’hui de prendre en charge un patient suspect, possible ou avéré grâce à des transferts sécurisés, des circuits internes identifiés, un isolement et des prises en charges adaptées permettant une protection optimale de l’ensemble des soignants en contact avec un malade contaminé par le virus d’EBOLA et la dissémination du virus .

Bien que le virus Ebola soit particulièrement contagieux, il n’y a donc pas de risques pour les autres patients de votre hôpital d’être contaminé pendant leur séjour ?
 

Professeur Christian Michelet : Le virus EBOLA est un virus enveloppe donc extrêmement fragile à l’air libre. La contamination entre individu exige un contact avec le malade ou son environnement immédiat surtout en phase hémorragique. 

Les procédures mise en place au CHU de Rennes permettent d’isoler le patient dès qu’il est suspect d’être atteint et jusqu’à l’élimination du diagnostic. Pour les malades atteint d’EBOLA, ils seront isolés complètement en chambre à pression négative avec SAS, dans un secteur différent de l’accueil des autres patients et pris en charge par une équipe soignant spécifique. Le patient ne se déplacera pas en dehors d’un transfert de maladies infectieuses en réanimation médicale si besoins par des circuits identifiés et sécurisés.

Le risque de contamination de l’environnement et des autres patients est parfaitement maîtrisé au CHU de Rennes. C’est d’ailleurs un des principes mis en place en 2001 dans le cadre de la lutte contre les agents biologiques du terrorisme : accueil de patients sans paralyser l’ensemble de l’établissement hospitalier

En cas d’accueil d’une personne atteinte par le virus, de quel personnel disposez-vous pour soigner ce patient ?
 

Professeur Christian Michelet : Un travail conséquent, mené dès le 1er août, a permis de définir, de consolider et de sécuriser l’ensemble des circuits d’accueil et de prise en charge pour les patients, pour les accompagnants et pour les professionnels de santé directement concernés par la prise en charge d’un patient suspect, possible ou avéré. En première ligne bien sûr, les professionnels des maladies infectieuses et ceux de la réanimation médicale, au cœur du dispositif de par la spécialité de leur service.

Mais ils ne sont pas les seuls ; un patient suspect peut arriver aux urgences adultes, gynécologiques, pédiatriques, cardiologiques ; il peut être acheminé par un professionnel du SAMU. Il aura besoin d’examens de laboratoires ou d’examens d’imagerie. Tous ces professionnels, soit environ 500 personnes, ont reçu une formation dédiée et disposent d’équipements spécifiques.

Dans la mesure où il n’existe actuellement pas de remède curatif à cette maladie, comment soignerez-vous vos patients ?
 

Professeur Christian Michelet : Un patient atteint du virus Ebola serait acheminé en sécurité, soit vers  le service des maladies infectieuses, soit vers la réanimation médicale dans une chambre à pression négative sécurisée.

Les données que nous avons sur la maladie nous permettent de penser que celle-ci peut évoluer en deux phases. Dans un premier, le patient se déshydrate de façon importante du fait des vomissements, de la diarrhée, de l’intolérance alimentaire avec des désordres ioniques importants, comme la perte de potassium, de calcium pouvant avoir des conséquences sur la fonction cardiaque, avec une insuffisance rénale.

D’autre part l’affaiblissement rapide de l’immunité peut favoriser des infections surtout à point de départ digestives (translocation bactérienne). Et le risque de paludisme associé est important (plus de la moitié des cas en Afrique de l’Ouest). Tous ces désordres peuvent être traités en milieu spécialisé : réhydratation, stabilisation de la tension artérielle, contrôle de la fièvre et de la douleur, prévention des troubles cardiaques par monitoring et apport de potassium, calcium, antibiotiques, antipaludéen permettant probablement de sauver la vie d’un certain nombre de patients.

Le contrôle de cette phase permet probablement d’augmenter les possibilités, pour le système immunitaire du malade, de produire les anticorps nécessaires pour combattre le virus dans l’organisme. Dans la seconde phase, hémorragique, la plus grave avec atteinte cérébrale, les transfusions de sang et de plasma sont nécessaires, de même que les moyens de réanimation.  

Par ailleurs, l’arrêté du 18 septembre précise l’autorisation d’utilisation de traitements en cours d’expérimentation, fruits  de la recherche récente : anticorps monoclonaux (ZMapp) ou un antiviral en essai clinique en Guinée le faldepravir.

L’épidémie se propage à grande vitesse, conseillez-vous aux personnes revenant d’Afrique de consulter, par précaution, un médecin ?
 

Professeur Christian Michelet : L’épidémie évolue particulièrement dans trois pays de l’Afrique de l’Ouest, la Guinée (Conakry), le Libéria, la Sierra Leone et à moindre degré le Nigéria (pas d’extension à l’intérieur du pays). L’épidémie n’étant pas contrôlée dans les trois premiers pays avec probablement de nombreux cas non identifiés n’ayant pas accès aux soins, il est nécessaire que toute personne ayant séjourné depuis moins de 21 jours dans un de ces pays consulte rapidement un médecin d’un service de Maladies infectieuses afin de recevoir les conseil de suivi, comme la prise de température deux fois par jour et la nécessité de contacter le centre 15 dès l’apparition de la fièvre sans passer par les urgences.

Propos recueillis par Sybille de Larocque pour JOL Press

La Rédaction


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