Lundi 8 septembre, l’Union Africaine (UA) s’est réunie à Addis-Abeba, siège de l’UA dans la capitale de l’Ethiopie, pour mettre en place une stratégie contre le virus Ebola. Depuis le 21 mars dernier, Ebola a fait 2 296 morts sur 4 293 cas en Afrique de l’Ouest, dont 1 224 décès au Liberia, d’après le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le 6 septembre.
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Le Liberia en danger
Mardi 9 septembre, le ministre libérien de la Défense, Brownie Samukai, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, a déclaré que « la maladie [Ebola] se propage comme un feu de forêt, dévorant tout sur son passage. Le pays n’a pas assez d’infrastructures, de capacités logistiques, d’expertise professionnelle et de ressources financières pour faire face à l’épidémie de manière efficace (…) L’existence du Liberia est gravement menacée. »
En effet, le manque d’équipes médicales, de matériels et de centres contre Ebola permettent au virus de se propager à très grande vitesse ; l’épidémie en devient incontrôlable.
« Nous visons une stratégie en deux étapes : d’abord réduire la transmission autant que possible, puis quand elle deviendra contrôlable, nous essaierons de l’arrêter complètement », précise l’OMS.
Le refus des malades de se faire soigner augmente également l’étendue de l’épidémie ; les Libériens continuent à croire aux rumeurs et superstitions qui entourent le virus Ebola.
Demande de réouverture des frontières
Face à la gravité de l’épidémie, l’UA a demandé l’annulation des mesures restrictives en ce qui concerne la libre circulation des Africains au cœur du pays : il s’agit de lever la fermeture des frontières car ce procédé isole les territoires touchés par Ebola. Les pays sont, en quelque sorte, mis en quarantaine alors que le virus prolifère.
Macky Sall, président de la République du Sénégal depuis 2012, a déclaré, au sujet du Guinéen qui a introduit Ebola au Sénégal, que « le jeune aurait pu être jugé et enfermé pour avoir enfreint les lois du Sénégal ».
La peur de ce virus mortel est un problème pour mettre fin à cette pandémie. Les pays voisins ne pensent pas à essayer de neutraliser l’épidémie là où elle sévit, mais seulement à ce qu’elle n’accède pas à leur propre territoire. Seulement, si les cas d’Ebola ne sont pas soignés dans les pays touchés, l’épidémie finira, de toutes les manières, par atteindre les communes saines voisines.
L’UA demande à « tous les pays membres de lever toutes les interdictions de voyage afin que les gens puissent se déplacer entre pays et faire du commerce et afin de favoriser les activités économiques (…) afin d’empêcher que la crise humanitaire ne vienne se greffer sur la crise liée à l’épidémie. C’est-à-dire qu’il faut éviter de créer des conditions où l’économie, où la vie va s’arrêter dans les pays qui sont les plus affectés, en particulier en Afrique de l’Ouest. Les États sont souverains dans leurs décisions, mais l’orientation globale est que l’engagement des pays de l’Union africaine est pour l’ouverture des frontières » selon RFI.
« Fighting #Ebola must be done in a manner that doesn’t fuel stigmatisation & isolation » Dr. #DlaminiZuma #AUC Chair addressing #AU Ebola mtg
— African Union (@_AfricanUnion) 8 Septembre 2014
« Combattre Ebola doit être fait de manière à ne pas alimenter la stigmatisation et l’isolement. » explique le Dr. Dlamini Zuma, lors de la réunion contre Ebola au siège de l’UA.
Mise en place d’une stratégie
Suite à la demande de réouverture des frontières, l’Union Africaine a établi un dispositif de surveillance, pour éviter la contamination des pays sains, aux points de départs et d’entrées des citoyens.