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Les Tunisiens souffrent de désenchantement démocratique

19.09.2014 par Mickael Lecarpentier

Entretien avec Béligh Nabli, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques et spécialiste des mutations du monde arabe.

Trois ans quasiment jour pour jour après l’élection de l’Assemblée nationale constituante (ANC), les Tunisiens s’apprêtent à retourner aux urnes. Dans un mois, à la fin du mois d’octobre, les électeurs devront remplacer la totalité des membres de l’Assemblée nationale tandis qu’un mois plus tard, c’est un nouveau président qu’ils devront choisir. Trois ans plus tard, la Révolution de Jasmin planera-t-elle encore sur ces scrutins ?

[image:1,l]

(Photo : Nataliya Hora/Shutterstock.com)

Les Tunisiens s’apprêtent à élire leur président et leurs députés. Peut-on dire qu’après la Révolution de Jasmin, la démocratie est aujourd’hui acquise ?
 

Béligh Nabli : C’est l’un des enjeux de ces deux scrutins présidentiel et législatif. Si ces élections se déroulent dans des conditions libres et pluralistes et sans manifestation de violence, elles marqueront alors une nouvelle étape dans le processus de transition démocratique. Ces élections devraient aboutir à la mise en place des institutions prévues par la nouvelle Constitution (votée en janvier 2014). Elles mettront définitivement fin au mandat de l’Assemblée nationale constituante (ANC). La Seconde République deviendra une réalité institutionnelle et politique. Une nouvelle page de l’histoire tunisienne se tourne, notamment celle de l’indépendance (à l’origine de la Constitution de 1959 et de la première République).

Quelles sont les grandes idées qui s’affronteront pendant ces scrutins ?
 

Béligh Nabli : Pour le moment, les regards sont davantage tournés vers l’élection présidentielle. Même si les  principaux partis constitutifs de l’échiquier politique sont clairement identifiés, leurs programmes demeurent relativement vagues.

De l’élection présidentielle se dégage aujourd’hui la volonté d’élire un candidat plutôt consensuel. Ce qui explique en partie la décision des islamistes d’Ennahda de ne pas présenter de candidat à ce scrutin.

Pour eux c’est également stratégique dans la mesure où d’après la nouvelle Constitution, le président sera de prérogatives essentielles. Ennahda préfère donc se concentrer sur les élections législatives d’où sortiront une majorité parlementaire  et le gouvernement qui en sera l’émanation et qui déterminera réellement la politique du pays.

Le président actuel, Moncef Marzouki, a également annoncé très récemment sa candidature. Pour le moment ce dernier n’a pas rendu public son programme tandis que Béji Caïed Essebsi, qu’on appelle BCE, président du parti Nidaa Tounes sera à priori le principal parti d’opposition face à Ennahda.

Certains amis de l’ancien président Ben Ali ont également annoncé leur volonté de se présenter aux élections législatives…
 

Béligh Nabli : C’est en effet l’un des enjeux des élections mais également de la transition démocratique. La révolution tunisienne devra être jugée à l’aune de la capacité à mettre en oeuvre une véritable justice transitionnelle. D’anciens hommes forts de l’ancien régime échappent à toute poursuite judiciaire. Pis, certains ont réussi à s’affirmer dans le nouvel échiquier politique, via l’intégration dans certaines structures partisans, on pense en particulier à Nidaa Tounes qui semble jouer le rôle dangereux de recyclage d’une partie de l’ancien personnel politique. Ce retour en force d’anciennes figures du « Benalisme » inquiète, tant ils incarnent le spectre d’une contre-révolution de velours.  

Les électeurs tunisiens sont-ils mobilisés pour ces élections ?
 

Béligh Nabli : Les citoyens tunisiens sont désenchantés. En atteste le caractère laborieux, poussif des inscriptions sur les listes électorales.  Il y a un vrai désenchantement démocratique nourri avant tout par une situation économique et sociale très difficile. Les Tunisiens n’admettent pas que la Révolution n’ait bas abouti immédiatement sur une amélioration de leur propre condition. De fait, la chute de l’ancien régime a déstabilisé l’ordre économique et social (ce qui inhérent à toute révolution…). Par effet de domino, c’est la condition individuelle des citoyens tunisiens qui s’en est trouvée fragilisée. Fers de lance de la révolution, les jeunes diplômés au chômage demeurent confrontés à un cruel manque de perspectives. Les populations des régions désoeuvrées (à l’intérieur du pays) se plaignent de la lenteur du changement espéré…

Propos recueillis par Sybille de Larocque pour JOL Press

Mickael Lecarpentier


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