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Bolivie: Evo Morales, bientôt président pour la troisième fois ?

01.10.2014 par La Rédaction

Entretien avec Laurent Lacroix, SOGIP-EHESS, qui mène une grande partie de ses recherches actuelles sur l’Etat plurinational et les mouvements autochtones en Amérique latine.

Président de la Bolivie depuis 2006, Evo Morales, premier indien Aymara à tête de l’Etat, est bien placé dans les sondages pour remporter l’élection présidentielle du 12 octobre prochain. Mais après deux mandats à la tête de l’Etat, le président sortant, qui avait accordé une place prépondérante aux mouvements sociaux, est-il toujours aussi populaire dans la société bolivienne ?

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Au centre, le président bolivien Evo Morales – Photo DR Shutterstock

JOL Press : Quel bilan peut-on tirer du dernier mandat d’Evo Morales ?

Laurent Lacroix : Le deuxième mandat d’Evo Morales est plus terne que le premier. C’était le moment pour le gouvernement bolivien de mettre en place ce qu’il avait annoncé depuis 2006, et de mettre en œuvre un projet économique, de type développements et néoextractiviste, qui ne correspondait pas aux attentes de son électorat initial.

Aujourd’hui, dans le cadre de la campagne, on voit bien que le Movimiento al Socialismo (MAS)  a perdu toute une partie de son électorat originel mais en contre-partie, il en a conquis une autre, en raison d’un changement dans ses orientations politiques et économiques.  Dans une première phase, entre 2006 et 2009, le gouvernement d’Evo Morales, a mis en avant les droits de la Nature, de la Terre mère et des peuples autochtones: cela s’est ensuite concrétisé dans la Constitution de 2009, puis dans les lois qui ont suivi, entre 2009 et 2010. De manière presque simultanée, le gouvernement a engagé des grands projets d’aménagements territoriaux, a ouvert de nouvelles concessions  pétrolières, minières.

Il y a donc une double dynamique : d’un côté, le MAS perd une partie de son électorat historique, et d’un autre, il va gagner la sympathie d’autres secteurs, plus sensibles aux thèmes du développement économique, de l’industrialisation, de nombreux secteurs stratégiques en Bolivie. L’agro-industrie est devenue l’un des principaux soutiens du gouvernement d’Evo Morales.

JOL Press : Comment est-il perçu dans la société bolivienne ? Est-il toujours aussi populaire ?

Laurent Lacroix : D’après les derniers sondages, Evo Morales gagnerait les élections au premier tour avec 54% des votes. Par conséquent, je ne pense pas que l’on puisse parler de désapprobation ou de baisse de cote de popularité. Ce qui est mis en avant par une partie de l’opposition concerne surtout le basculement de sa politique vers les grands projets économiques, vers une Bolivie industrialisée, moderne, qui balaie tous les principes éthiques et moraux annoncés au début du premier mandat d’Evo Morales.

 L’opposition met en avant l’aspect « mégalomaniaque » d’Evo Morales, la personnalisation du pouvoir assez forte, de plus en plus verticale, qui vient contredire tous les principes initiaux du Movimiento al Socialismo (MAS). Le MAS s’affichait au départ comme le parti politique représentatif des mouvements sociaux, mais on assiste aujourd’hui à un changement, à un processus d’institutionnalisation du MAS qui n’accorde plus une place si prépondérante aux mouvements sociaux. D’une certaine façon, le MAS abandonne progressivement sa structure de « mouvement » pour se transformer en un « parti traditionnel », forme de représentation politique qu’il combattait à ses débuts.

JOL Press : La défense de la cause bolivienne sur la scène internationale fait-elle partie des grands enjeux de l’élection présidentielle pour Evo Morales ?

Laurent Lacroix : Ce positionnement de la Bolivie face à la communauté internationale va se poursuivre. Le gouvernement bolivien va probablement suivre la même ligne sur la scène internationale en présentant la Bolivie comme un pays laboratoire de changements sociaux, économiques, et de réformes.

Lors de la conférence mondiale sur les peuples autochtones – récemment organisée par les Nations Unies –  les organisations autochtones ont ainsi crié à l’imposture, estimant qu’Evo Morales avait mis en avant un cadre normatif sur les droits des peuples autochtones, mais que de manière effective, il ne l’appliquait pas.

JOL Press : Cette diplomatie offensive a-t-elle été renforcée par Evo Morales ?

Laurent Lacroix : L’intensité de l’activité diplomatique est discutable: la Bolivie comme tout pays a eu une diplomatie qui tente d’être active, mais en termes de visibilité et lisibilité dans les projets, la Bolivie n’est véritablement présente et existante aux yeux de la communauté internationale que depuis l’arrivée d’Evo Morales à la tête de l’Etat.

Pour le prochain mandat, le gouvernement bolivien va poursuivre le scénario de la cause bolivienne sur la scène internationale. La Bolivie va se présenter comme un pays qui se veut émergent : un petit pays sur la scène internationale, mais souvent présent lors des grands évènements comme le prouve dernièrement la tenue du sommet du G 77 à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie.

Propos recuellis par Louise Michel D. pour JOL Press

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Laurent Lacroix, SOGIP-EHESS, mène une grande partie de ses recherches actuelles sur l’Etat plurinational et les mouvements autochtones en Amérique latine.

La Rédaction


Bolivie Élection présidentielle Evo Morales
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