Clémence H. est née d’une mère française et d’un père allemand en 1992. Elle fait partie de cette génération qui est née avec la chute du mur de Berlin. A l’occasion du 25e anniversaire de la chute du mur, l’étudiante revient sur ce que cet évènement symbolise pour elle.
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Le mur de Berlin / Photo DR Shutterstock
JOL Press : Il y a 25 ans, le 9 novembre 1989, le mur de Berlin « tombait ». Tu fais partie de cette jeune génération qui n’a pas connu le communisme. Te sens-tu concernée par ce 25e anniversaire de la chute du mur ?
Clémence H : « Concernée » n’est peut-être pas le mot qui correspond le mieux à ce que je ressens. C’est grâce à un évènement comme celui-ci, organisé et préparé par la ville de Berlin depuis des mois, que je réalise et comprends l’importance de cette commémoration pour tous ceux qui sont concernés directement. D’un autre côté, je pense être indirectement concernée, puisque cela fait également partie de l’histoire de mes parents, qui ont vécu à l’ouest de Berlin avant et après la chute du mur.
JOL Press : A Berlin, que reste-t-il de la scission est-ouest aujourd’hui ? Les différences entre l’Ouest et l’Est sont-elles flagrantes ?
Clémence H : Sûrement beaucoup plus que je ne puisse percevoir. L’architecture ou encore le tramway, qui ne circule qu’à l’Est de Berlin, sont des indices apparents. La différence de mentalité de certains, qui ont été marqué par ces temps durs, se fait aussi remarquer. Mais je ne peux en dire plus, puisque je n’ai jamais vécu Berlin autrement que dans laquelle je l’ai perçu en temps qu’adolescente et adulte, c’est-à-dire dans une ville mondiale moderne et multiculturelle. Et surtout, une ville dans laquelle je suis libre de circuler, peu importe le temps ou le lieu.
JOL Press : Selon un récent sondage, 54 % de la population allemande (source euroactive) ne veut rien savoir sur l’histoire de l’Allemagne de l’Est. Les sont 58 % à s’intéresser à l’histoire de la RDA. Sens-tu le besoin d’en savoir plus sur l’histoire de l’Allemagne de l’Est ?
Clémence H : En effet ! Je ne pense pas pouvoir me lasser de cette partie de l’histoire, encore récente, et qui me semble pourtant tellement lointaine. Le fait d’habiter à Berlin me permet de rencontrer de temps en temps des personnes qui peuvent m’en dire davantage sur la façon dont ils ont perçu et vécu ces temps, que ce soit à l’Ouest ou à l’Est.
JOL Press : Comment cette partie de l’histoire a-t-elle été enseignéee à l’école ?
Clémence H : Évidemment nous avons traité ce thème à travers les livres scolaires, mais nous avons fait également de nombreuses excursions, entre autre dans des musées, le long du mur et au Mémorial Berlin-Hohenschönhausen, l’ancienne prison de la police secrète de la RDA.
Au-delà du cadre scolaire, il m’arrive parfois de voir des documentaires, mais je préfère me rendre à des expositions, surtout de photographie, pour avoir un meilleur accès à cette période et pour finalement mieux la comprendre, même si cela reste pour moi comme un puzzle sans fin.