Le groupe Areva a annoncé mercredi une perte colossale de 4,8 milliards d’euros au titre de l’exercice 2014. Les emplois des 45 000 salariés sont-ils menacés ?
[image:1, l] La dégringolade. Les dirigeants d’Areva ont officialisé, mercredi 4 mars, une très lourde perte de 4,8 milliards d’euros, au titre de l’exercice 2014. Perte qui illustre, selon Philippe Knoche, directeur général du groupe, « le double défi auquel Areva est confronté : stagnation durable des activités nucléaires, manque de compétitivité et difficile gestion des risques inhérents aux grands projets. Le groupe a pris la mesure de la gravité de la situation ». « L’urgence pour le groupe est de sortir de la crise qu’il traverse et d’assurer son avenir avec le lancement immédiat d’un plan de compétitivité ambitieux », a-t-il ensuite ajouté.
Des emplois menacés ?
Dans cette optique, Areva a annoncé son intention de mettre en œuvre un plan d’économies drastique d’un milliard d’euros à l’horizon 2017, sans pour autant préciser l’impact que cela pourrait avoir sur l’emploi. Le groupe compte tout de même deux tiers de ses 45 000 salariés en France, dont 3 100 personnes rien que dans le Cotentin.
Le ministre du Travail, François Rebsamen, avait pour sa part assuré, que cette restructuration se ferait « bien sûr sans licenciement ». De son côté, la direction d’Areva n’exclut pas d’éventuels départs « sur la base du volontariat ».
Vers un rapprochement avec EDF ?
Concrètement, en quoi consiste le plan de sauvetage avancé par Areva ? La direction évoque un « renforcement de ses fonds propres », un recentrage sur « le cœur des procédés nucléaires », un renforcement des activités en Chine et envisage également une refonte de son partenariat avec EDF. Un rapprochement capitalistique entre les deux groupes ne serait d’ailleurs pas exclu. Comme l’indiquait le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, dans un entretien au Figaro : « Ce peut être une plus grande coopération industrielle, ou aller jusqu’à un rapprochement, y compris capitalistique ».
Les ministres de l’Energie, des Finances et de l’Economie, ont en outre fait savoir, dans un communiqué, que l’Etat examinerait « les propositions des directions générales d’EDF et d’Areva (…) en vue d’une refondation industrielle de la filière française » et qu’il prendrait « le moment venu ses responsabilités en sa qualité d’actionnaire ».
Conséquence de l’annonce de ce potentiel rapprochement, l’action EDF accusait ce matin, vers 10h30, la plus forte baisse du CAC 40. Tandis que le cours d’Areva progressait, de son côté, de 0,3%.