A un mois des élections législatives britanniques et face à des sondages qui s’obstinent à ne pas départager travaillistes et conservateurs, la campagne, jusque-là terne, a pris, mercredi 8 avril, un tour plus combatif.
Convaincu que les inégalités sociales creusées par la crise puis par l’austérité seront le facteur déterminant du scrutin, le candidat travailliste a tenté de réveiller l’électorat de gauche en posant sur la table une promesse fiscale hautement symbolique : l’abrogation du statut fiscal de non-résident (« non-dom ») qui, depuis 1799, dispense de payer l’impôt sur le revenu sur les sommes gagnées à l’étranger tant qu’elles ne sont pas rapatriées.
En passant ainsi à l’offensive et en revenant aux fondamentaux, Miliband veut faire passer un message clair : le Labour est du côté des plus modestes. Le parti Labour affirme que la disparition de ce privilège permettrait au fisc britannique de lever des centaines de millions d’euros.
M. Miliband a qualifié cette règle non écrite d’« obscure niche fiscale vieille de 200 ans. » Elle a néanmoins fait le bonheur des millionnaires pouvant alléguer des liens même ténus ou artificiels avec un pays étranger pour échapper à la fiscalité, si bien que les travaillistes eux-mêmes avaient il y a peu exclu de l’abolir, estimant qu’une abolition ferait fuir les grandes fortunes et coûterait de l’argent au Trésor britannique.