L’UE et le Royaume-Uni se sont remis autour de la table pour discuter du Brexit ce lundi. Mais les discussions n’avancent qu’à petit pas. Parmi les sujets de désaccord entre Britanniques et Européens figure la question la charge de la facture du Brexit.
La seconde session de discussions entre les équipes de Michel Barnier et celles de son alter ego britannique, David Davis ont commencé lundi matin à Bruxelles, et devraient durer jusqu’à jeudi. Après un round d’échauffement, il est prévu que les deux parties entrent dans le vif du sujet et se saisissent pour la première fois de vrais sujets contentieux parmi la pléthore de dossiers du divorce britanico-européen, juste avant une longue pause estivale. Après treize mois de surplace – du au contexte politique britannique, on sent la partie européenne pressée d’avancer. Et pourtant, les choses piétinent.
La question que M Barnier souhaite mettre au cœur de ces négociations est celle des « obligations financières » du Royaume-Uni envers l’Europe. Le pays contribue en effet aux dépenses européennes à hauteur de 15 % par an et le budget communautaire est constitué de crédits d’engagements dont les paiements s’étalent, en moyenne, sur trois années. De plus, le Royaume-Uni s’est informellement engagé à continuer d’assurer une partie des pensions des fonctionnaires européens. Mais tout ça doit être repris sous forme d’accords. La facture du divorce est ainsi estimée entre 50 et 60 milliards d’euros.
L’équipe européenne espérait que M. Davis viendrait lundi avec sa proposition, ce que le conservateur britannique s’est bien gardé de faire. De fait, le climat n’est pas très apaisé sur cette question. Le ministre britannique des affaires étrangères, le trublion Boris Johnson, avait lancé un provocation la veille du l’ouverture de cette session, affirmait que l’UE « pouvait toujours courir » pour recevoir son argent. En retour, M Barnier a corrigé le tir, rappelant qu’il « ne s’agit sûrement pas d’une punition ou d’une revanche, mais tout simplement de solder les comptes » et que « Londres ne paiera pas un euro de plus que nécessaire ».
Ce climat difficile vient du fait que les discussions sur les points contentieux fragilisent le gouvernement de Theresa May, déjà très vulnérable depuis qu’il a perdu sa majorité absolue dans des législatives anticipée, justement organisées pour la renforcer. Outre une percée du Labour, la première ministre doit faire face à des tensions croissantes au sein du Parti conservateur. « Il y a des signes de divisions de plus en plus importantes au sein du gouvernement sur l’approche à suivre pour les négociations », explique le quotidien britannique The Guardian.