La menace proférée jeudi par le président américain, Donald Trump, d’imposer de fortes taxes sur les importations d’acier et d’aluminium aux Etats-Unis a suscité des réactions indignées de nombreux pays.
Donald Trump n’en finit pas de fustiger les accords commerciaux négociés par ses prédécesseurs. Dans une nouvelle sortie, le Président américain a annoncé vouloir imposer dans la semaine des taxes afin de protéger l’industrie sidérurgique américaine. Ces nouvelles barrières douanières seraient de 25% pour sur les importations d’acier et de 10% sur les exportations d’aluminium, aux États-Unis – « une décision générale qui ne souffrira pas d’exemption », a depuis confirmé Peter Navarro, conseiller du président pour le Commerce sur CNN.
« Quand un pays (les Etats-Unis) perd des milliards de dollars en commerçant avec virtuellement tous les pays avec lesquels il fait des affaires, les guerres commerciales sont bonnes et faciles à gagner », a twitté le président américain. Les Etats-Unis sont de fait les plus gros importateurs d’acier au monde – notamment à cause de leur impressionnant développement militaire. « Avec un déficit commercial de 800 milliards de dollars, nous n’avons pas le choix », a-t-il renchéri. Sous l’effet de la concurrence internationale, trois fonderies d’aluminium emblématiques du pays ont fermé en l’espace d’un an.
Le Canada, premier partenaire commercial de Washington, (responsable de 16% des importations métallurgiques du pays), a prévenu que toute éventuelle taxe douanière imposée par les Etats-Unis serait « inacceptable ». Plus généralement, l’annonce surprise de Donald Trump a causé des réactions multiples, mettant en garde contre une guerre commerciale. L’Union européenne a ainsi menacé de « réagir fermement et proportionnellement pour défendre (ses) intérêts ».
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, a ainsi dit « regretter fortement » cette annonce, et a annoncé que la Commission présenterait « dans les prochains jours une proposition de contre-mesures contre les Etats-Unis ». Ce dernier veut également saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Même son de cloche pour Theresa May, la première ministre britannique, qui a fait part de sa « profonde préoccupation à l’annonce imminente du président américain ».
Principale productrice mondiale d’acier et d’aluminium, la Chine a quant à elle prévenu qu’elle ne resterait pas les bras croisés face à de telles mesures protectionnistes. Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a prévenu que de telles mesures étaient susceptibles d’avoir « un impact grave sur l’ordre du commerce international ». Les Etats-Unis assurent d’ores et déjà « une protection excessive » à leurs producteurs a tancé Mme Hua. Les autorités chinoises ont d’ores et déjà ouvert une enquête antidumping sur le sorgho américain.