Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a critiqué la position déraisonnable des pilotes en grève chez Air France, qu’il accuse d’être responsables de la crise sociale que traverse le groupe. Un avis partagé par le CFDT.
La crise chez Air France ne faiblit pas. Vendredi, le PDG d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, a annoncé sa démission à la suite du résultat du rejet par les salariés à 55,44% de l’accord sur les salaires proposés par la direction. Le coût de cette grève a déjà dépassé les 300 millions et risque d’atteindre 400 millions – sans compter l’atteinte à l’image de la marque (laction a chuté de 13 %, lundi, à l’ouverture de la Bourse de Paris. Aussi le gouvernement a décidé de hausser le ton. Dans sa ligne de mire, les 4 000 pilotes d’Air France.
« Quand on a [leur] niveau de rémunération actuel, on ne demande pas des revendications salariales aussi élevées », a jugé Le Ministre de l’économie Bruno Le Maire. « Les 14% que l’État a dans le capital d’Air France, c’est l’argent des Français. Comme ministre de l’Économie, je suis comptable du bon emploi de l’argent des Français », a mis en garde le patron de Bercy. « L’Etat n’est pas là pour éponger les dettes, venir à la rescousse d’entreprises qui ne feraient pas les efforts nécessaires de compétitivité », a asséné le ministre.
« Non la survie d’Air France n’est pas en jeu, en tout cas pas à court terme. On vient de réaliser les meilleurs résultats de notre histoire », a réagi Philippe Evain, président du principal syndicat de pilotes chez Air France, le SNPL. Il s’est dit « choqué » par les propos du ministre. Selon le syndicat majoritaire des pilotes, Il la hausse de salaires demandée par les pilotes « représente une centaine de millions d’euros » soit « moins que l’intéressement que touchent les salariés ».
Une position qui met le syndicat en opposition avec les représentants du personnel au sol. « Air France entre dans une grave crise de gouvernance dans un contexte économique et concurrentiel très difficile », a commenté le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. « Le dialogue social est bloqué car aux mains d’un syndicat de pilotes – le SNPL -, qui l’instrumentalise dans une logique corporatiste au mépris de la situation économique et des autres personnels. Il y a de quoi être inquiet et je le suis, tout comme nos équipes d’Air France », estime-t-il.