Les législatives irakiennes ont été marquées par un rejet de la classe politique, avec en tête des votes les deux listes anti-système, mais aussi par une abstention record.
Les résultats partiels du scrutin législatif irakien ont été annoncés dimanche soir. Non sans surprise, ce sont les deux mouvements chiites, l’un emmené par l’imam populiste Moqtada Sadr et l’autre par le Hachd al-Chaabi, supplétif de l’armée proche de l’Iran, héro de la lutte contre l’organisation État islamique (EI), qui sont arrivés en tête. Le candidat soutenu par la communauté internationale, le Premier ministre Haïdar al-Abadi, est quant à lui arrivé troisième, largement devancé.
L’imam Moqtada Al-Sadr, un des rares dirigeants chiites irakiens à avoir pris ses distances avec l’Iran, a formé une alliance inédite avec le parti communiste, s’accordant notamment sur un programme anti-corruption (La marche pour les réformes). Ce ositionnement original lui a permis de se placer en tête dans six des 18 provinces, dont Bagdad, et en deuxième position dans quatre autres.
Autre fait marquant, seuls 44,52% d’inscrits se sont rendus aux urnes. Dans un pays où les jeunes représentent 60% de la population, ils ont été les grands absents de ce scrutin. L’abstention a été moindre parmi les Kurdes et à Mossoul, nouvellement libérée du joug des djihadistes.