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La Turquie demande l’aval de Moscou pour intervenir en Syrie

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Moscou et Ankara doivent coordonner leurs actions à l’est de l’Euphrate, après le départ des forces américaines présentes sur le terrain. « La Turquie et la Russie discutent de qui mettra la main sur les territoires laissés par les Américains », résume le site d’information Annanews.com, proche de du gouvernement russe.

Position délicate pour Erdogan

Samedi 29 décembre au matin, de nouveaux blindés turcs ont été acheminés le long de la frontière turco-syrienne, où des forces turques sont en place depuis plusieurs semaines. Ankara continue de maintenir la pression militaire dans la région de Manbij, pour pouvoir négocier au mieux avec ses alliés, et peser dans le nouvel ordre qui émerge en Syrie.

Monsieur Erdogan est obligé de montrer les muscles, car malgré son apparente victoire diplomatique, il se retrouve dans une position fort délicate. En effet, le président turc a beau prétendre que les Américains lui avaient « laissé le champ libre pour en finir avec les KYPG kurdes », dans les faits, celui-ci a les mains liées.

Le président turc ne peut pas lancer son offensive dans le nord-est de la Syrie sans l’aval de Moscou, principal soutien militaire de Bachar Al-Assad, mais malheureusement pour lui, la Russie à d’autres ambitions pour les territoires concernés . « Les zones évacuées par les Américains devront être reprises par Damas », a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, mercredi 26 décembre.

Un seul objectif pour Ankara : l’éradication des organisations terroristes

Malgré tout, le président turc semble s’être fait à la volonté de Moscou. 

« Notre principal objectif est que les organisations terroristes partent », auquel cas, « nous n’aurions plus rien à y faire », annonçait-il vendredi 28 décembre.

Le principal souci de monsieur Erdogan n’est pas que Damas récupère ses terres, mais plutôt de voir émerger une région autonome kurde gérée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation que le régime turc considère comme terroriste.

« Que Damas, après le départ des Américains, reprenne le contrôle des régions kurdes du nord de la Syrie pourrait être vu comme un moindre mal par Ankara », explique un diplomate ayant souhaité conserver l’anonymat.

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