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Une zone tampon créée au nord de la Syrie

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Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan se sont entendus, lundi 14 janvier, sur la création d’une « zone de sécurité » au nord de la Syrie. Ce projet a commencé à être discuté mardi 15 janvier, par les chefs des états-majors américain, Joseph Dunford, et turc, Yasar Güler.

Décision de compromis

Tout a commencé par un Tweet du président Trump, dimanche, dans lequel celui-ci menaçait de « dévaster » l’économie turque, si Ankara attaquait les milices kurdes de Syrie. S’en est suivie une discussion téléphonique entre les deux dirigeants, à l’issue de laquelle monsieur Trump, connu pour son caractère changeant, s’est réjoui du « formidable potentiel » de coopération économique entre les deux pays.

Les deux présidents seraient tombés d’accord sur la nécessité de créer « une zone de sécurité débarrassée du terrorisme au nord de la Syrie », d’après la présidence turque. Un projet aussitôt confirmé par le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo. « Nous voulons une frontière sûre pour toutes les parties, pas seulement pour les Turcs et les Kurdes. Il y a aussi dans la région des Arabes et des chrétiens, contre lesquels nous ne voulons pas voir des violences se reproduire ».

Ankara « n’est pas contre », a fait savoir Mevlüt Cavusoglu, chef de la diplomatie turque… Et pour cause ! Même si ce projet semble avoir été initié par le président Trump, la création d’une « zone tampon » est une concession de taille faite au président Erdogan, qui n’a eu de cesse de la réclamer, jusqu’alors en vain.

Flou total

Ce projet est, pour l’instant, encore bien incertain. Le flou est total, notamment sur les délimitations que devrait prendre cette zone, et sur son mode d’administration.

Elle pourrait s’étendre sur une profondeur de 32 kilomètres, « 20 miles », avait indiqué monsieur Trump dans son Tweet, dimanche dernier. Mais qui en sera maître ? Certainement pas les Américains, puisqu’ils se retirent, donc plutôt les troupes turques, massées à la frontière dans l’attente d’une incursion sur le territoire syrien… et cela ne présage rien de bon.

« Une zone tampon, c’est bien, mais pour qu’elle remplisse ses objectifs de protection, il faut des garanties de la part des Turcs et des FDS qu’ils ne se tireront pas dessus et ça, c’est difficile », explique Aaron Stein, du Foreign Policy Research Institute.

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