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Washington sanctionne les exportateurs turcs

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A la demande de Donald Trump, les exportations turques ont perdu leur accès privilégié aux Etats-Unis. Une pression supplémentaire de Washington pour pousser Ankara à renoncer à l’acquisition du système russe de défense antimissile S-400.

Système généralisé de préférences

Les avantages dont bénéficiait la Turquie lui étaient conférés par le Système généralisé de préférences (SGP). Ce programme octroyait aux exportateurs turcs un accès privilégié au marché américain, en les dispensant de certaines taxes douanières. Un régime préférentiel qui a pris fin lundi 4 mars, à la demande de Donald Trump.

« Durant les quatre décennies et demie où la Turquie a bénéficié du statut de SGP pour les pays développés, l’économie turque s’est développée et s’est diversifiée. », s’est justifiée la Maison Blanche. Mais cette explication n’a pas convaincu monsieur Erdogan, qui a vu là une nouvelle mesure pour « punir » la Turquie.

« Décision plus politique que commerciale »

Alors que la première livraison de S-400 est prévue pour juillet 2019, Washington fait tout pour dissuader Ankara d’en prendre possession.

En effet, le matériel russe est incompatible avec les systèmes de défense de l’OTAN. Les Américains souhaitent donc que la Turquie opte pour leur propre système de défense, les missiles Patriot, qu’ils ont offert de céder à Ankara pour 3,5 milliards de dollars (contre 2,5 milliards de dollars pour les S-400).

Mais la réelle inquiétude de Washington concerne la future livraison à la Turquie de 120 chasseurs furtifs de cinquième génération F-35, spécialement conçus pour échapper aux puissants radars des S-400. Les Américains craignent que mettre en relation les F-35 et les S-400 au sein d’une même armée ne permette aux ingénieurs russes de percer à jour les secrets du chasseur furtif.

Le général Curtis-Scaparrotti, commandant suprême des forces de l’OTAN en Europe, a tout bonnement recommandé de ne pas livrer les F-35, et le vice-président américain, Mike Pence, a quant à lui déclaré que « les Etats-Unis ne resteront pas sans rien faire alors que des alliés de l’OTAN achètent des armes à nos adversaires. »

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