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Création d’un « centre d’opérations conjointes » turco-américain dans le nord de la Syrie

Mercredi 7 août, après des semaines de négociations infructueuses entre Ankara et Washington, et des menaces turques d’intervention militaire contre les Kurdes, alliés des Etats-Unis, la Turquie a annoncé la mise en place d’un centre d’opérations conjointes pour cette région.

Deux points de divergence majeurs

Turcs et Américains se sont mis d’accord pour « prendre sans délai les premières mesures destinées à lever les inquiétudes de la Turquie », et « dans ce cadre de créer rapidement en Turquie un centre d’opérations conjointes pour coordonner et gérer la mise en place de la zone de sécurité avec les Etats-Unis ».

Aucun détail n’a filtré sur cette « zone de sécurité », que ce soit au sujet de sa profondeur, ou à propos des forces qui en auront le contrôle, et l’on sait que ce sont justement ces deux points qui suscitent le plus de divergences. Par exemple, la presse turque a révélé qu’Ankara réclamait une bande de 30 km de profondeur, alors que Washington voulait une bande bien plus étroite. Et la Turquie demandait également à avoir le contrôle exclusif de la zone, chose impensable pour Washington.

« Couloir de paix »

Pour Hulusi Akar, ministre turc de la défense, le « but ultime » de la Turquie est de créer un « couloir de paix » qui « garantit que nos frères syriens puissent revenir dans leur pays ».

Car même s’il est vrai que la Turquie est le pays accueillant le plus de réfugiés syriens au monde, plus de 3,6 millions, il n’empêche que cet argument est une mascarade. En effet, ce « couloir de paix » passerait en fait dans la zone des Unités de protection du peuple (YPG), les forces kurdes considérées par Ankara comme le prolongement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), que la Turquie considère comme une « organisation terroriste ». Mais hélas pour Ankara, les YPG sont aussi soutenus par les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, dont la France.

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