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Cessez-le-feu temporaire en Syrie

Jeudi 17 octobre, la Turquie a accepté, après d’âpres négociations avec Washington, de retenir ses soldats durant cinq jours, afin que les forces kurdes puissent se retirer de la « zone de sécurité » que souhaite instaurer Ankara. « La Turquie a mis les Etats-Unis à genoux », pouvait-on lire jeudi soir à la une du quotidien progouvernemental Yeni Akit.

Problème légitime

« Pendant de nombreuses années, la Turquie, nous devons le reconnaître, a eu un problème légitime avec ça (les Kurdes). Il y avait des terroristes. Il y avait beaucoup de gens là-bas qu’ils ne pouvaient pas avoir. Ils ont également subi de nombreuses pertes en vies humaines. Ils ont dû faire du nettoyage », a admis Donald Trump.

« Je veux remercier les Kurdes parce qu’ils sont incroyablement heureux avec cette solution. C’est une solution qui vraiment leur sauve la vie, franchement. Cela leur sauve la vie »,  a ajouté le président américain, précisant que les sanctions qu’il comptait prendre contre Ankara n’étaient plus « nécessaires ».

Mais c’est envers son homologue turc que Trump a été le plus élogieux : « C’est un sacré leader, et c’est un homme dur. C’est un homme fort. Et il a fait le bon choix et je l’apprécie vraiment ».

« L’insulte au déshonneur »

Pour faciliter l’exfiltration des Kurdes, « sous cent vingt heures, toutes les opérations militaires dans le cadre de l’opération « Source de paix » seront suspendues et l’opération cessera complètement, une fois ce retrait achevé », a déclaré le vice-président américain Mike Pence. Mais côté turque la musique n’est pas la même. « La pause ne signifie pas que nos soldats et nos forces se retireront. Nous restons », a affirmé le ministre des affaires étrangères turc, Mevlüt Çavusoglu. « Nos succès militaires sont rehaussés par une victoire diplomatique », a, pour sa part, relevé Ismaïl Çaglar, directeur du groupe de réflexion SETA.

Toutefois, aux Etats-Unis, l’accord est loin de faire l’unanimité. « L’annonce d’aujourd’hui est présentée comme une victoire. Elle est loin d’être une victoire », fulminait l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2012, Mitt Romney, déplorant qu’elle mêle « l’insulte au déshonneur ». « Sommes-nous si faibles et si ineptes diplomatiquement que la Turquie a forcé la main des Etats-Unis d’Amérique ? La Turquie ? », s’est-il emporté.

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