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Washington autorise Ankara à envahir le nord de la Syrie

Lundi 7 octobre au matin, les Etats-Unis ont commencé à retirer leurs forces de la zone tampon entre la frontière turque et le nord de la Syrie. Encore une décision surprenante de Donald Trump, puisqu’elle va à l’encontre des recommandations du Pentagone, qui souhaitait le maintien des troupes pour éviter toute résurgence de Daesh. 

Revirement américain

Le 6 août dernier, alors que Washington et Ankara étaient sur le point de conclure un accord sur la création d’un « corridor de paix » à la frontière turco-syrienne, le secrétaire américain à la défense, Mark Esper, assurait que les Etats-Unis n’avaient « aucune ambition d’abandonner » les Kurdes face à la menace turque. « Clairement, nous pensons que toute action unilatérale de leur part serait inacceptable », avait insisté le secrétaire à la défense.

Mais deux mois plus tard le président Donald Trump a fait mentir Mark Esper, en autorisant Erdogan à lancer une opération militaire sur le nord-est syrien. Le président turc avait fait pression sur son homologue américain, en déclarant à la télévision que la Turquie était à bout de patience vis-à-vis des Etats-Unis, concernant la « zone de sécurité » qu’Ankara souhaitait instaurer à la frontière, sur 30 kilomètres de profondeur et 400 kilomètres de long.

« Offensive imminente »

Immédiatement après l’annonce de Donald Trump, Erdogan a déclaré qu’une offensive turque sur la zone était imminente. En réponse, Donald Trump a assuré au président turc que, même si les Etats-Unis ne soutenaient pas l’opération, ils n’interviendraient pas.

Le territoire annexé sera, d’après Ankara, destiné à accueillir un million de ressortissants syriens réfugiés en Turquie, mais les Turcs souhaitent surtout repousser les Kurdes loin de leurs frontières. « Depuis le début de la guerre en Syrie, nous avons soutenu l’intégrité territoriale de la Syrie et nous continuerons de le faire. Nous sommes déterminés à protéger notre sécurité en nettoyant cette région des terroristes », a déclaré Mevlüt Cavusoglu, ministre des affaires étrangères turc.

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