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Le ton monte entre Moscou et Ankara

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Mercredi 12 février, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a menacé de frapper les forces du régime de Damas « n’importe où » si les positions de la Turquie dans la région d’Idlib étaient à nouveau visées. 

Domination aérienne de la Russie

Les avions et les hélicoptères syriens qui bombardent impunément les civils « ne pourront plus mener leurs actions tranquillement comme avant », a martelé le président turc mercredi, juste après qu’un hélicoptère de l’armée syrienne ait été abattu par un tir de roquette mardi.

Mais Erdogan a beau gesticuler en tous sens et affirmer être prêt à faire « tout ce qui est nécessaire, sur terre et dans les airs, sans hésiter ni tergiverser » pour chasser le régime de Damas, en réalité il n’a que très peu de marge de manœuvre, l’espace aérien syrien lui étant complètement impénétrable. 

En effet, la Russie règne en maître sur cette zone, grâce à une forte présence de son aviation, et surtout grâce au déploiement de son système de défense antiaérienne S-400 ( système qui, ironiquement, protège aussi le territoire turc ).

Fin de l’accord de Sotchi

Les attaques contre les avant-postes turcs en Syrie n’ayant pu avoir lieu qu’avec l’accord de Moscou, Erdogan, qui pensait avoir une relation privilégiée avec Vladimir Poutine, se sent trahi par la Russie, qu’il a ouvertement critiquée, pour la première fois, mercredi. Moscou ne s’inquiète pas « de commettre des massacres et de verser le sang » à Idlib, a tempêté le président turc.

Ankara a également menacé de revenir sur l’accord de Sotchi de 2018 concernant la surveillance conjointe de la zone, et d’attaquer les positions du régime de Bachar el-Assad d’ici la fin du mois de février si les forces syriennes ne reculaient pas.

De son côté, le Kremlin est pour l’instant resté sourd aux menaces d’Erdogan, mais il paraît évident que Poutine a choisi le camp de son protégé, Bachar Al-Assad, qui semble, lui, bien décidé à reprendre le contrôle d’Idlib.

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