Le président américain a commencé sa tournée des pays asiatiques par la Corée du Sud, où il a atterri vendredi 20 mai. Il a rencontré le président sud-coréen nouvellement élu Yoon Suk-yeol à Séoul, dans un contexte d’extrême tension avec le voisin du nord.
« Défendre les valeurs de la démocratie »
Si des doutes subsistaient quant à la volonté de Joe Biden d’assumer pleinement son rôle de leader du monde libre, ceux-ci ont été balayés lors d’une conférence de presse conjointe entre le président américain et son homologue sud-coréen. Joe Biden a en effet profité de l’événement pour rappeler que la Corée du Sud et les Etats-Unis étaient engagés ensemble dans une « compétition mondiale entre les démocraties et les autocraties ». « Nous avons longuement parlé de la nécessité de faire en sorte que (cette coopération) ne se limite pas aux États-Unis, au Japon et à la Corée, mais qu’il englobe l’ensemble du Pacifique, du Pacifique Sud et de l’Indo-Pacifique. Je pense que (ce voyage) est une opportunité », a ensuite déclaré monsieur Biden.
Preuve de son intérêt pour l’indo-pacifique, Joe Biden a d’ailleurs appelé dimanche le prochain Premier ministre australien Anthony Albanese pour le féliciter de sa récente victoire. « Le président Biden a réaffirmé l’engagement inébranlable des Etats-Unis envers l’alliance américano-australienne et son intention de travailler en étroite collaboration avec le nouveau gouvernement pour la rendre encore plus forte », a fait savoir la Maison-Blanche dans un communiqué.
Cette rencontre est l’occasion de rendre « plus fortes et plus inclusives les relations entre nos deux pays », estime de son côté le président Yoon Suk-yeol. Je suis convaincu que l’alliance entre la Corée du Sud et les Etats-Unis, qui vise à défendre les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme, ne peut que s’améliorer à l’avenir ». Nous voulons donner « l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes du monde se rassemblent pour dicter les règles du jeu, ajoute le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin. Mais ce n’est pas un message négatif et ce n’est pas destiné à un seul pays ».
Tensions avec Pyongyang
Selon les services de renseignement américains, il y aurait une « réelle possibilité » que la Corée du Nord procède à « de nouveaux essais de missiles, des essais de missiles à longue portée ou un essai nucléaire, ou carrément les deux » durant le séjour du président Biden. « Les préparatifs d’un essai nucléaire sont terminés et ils ne cherchent que le bon moment », confirme le député sud-coréen Ha Tae-keung.
Mais la menace ne semble pas émouvoir le président, qui assure ne pas s’inquiéter d’un éventuel essai nucléaire. « Nous sommes préparés à tout ce que la Corée du Nord peut faire », assure le président américain. D’ailleurs, interrogé par la presse pour savoir s’il avait un message à faire passer à Kim Jong Un, Joe Biden a répondu par un simple : « Bonjour. Point final ».
Un essai nucléaire nord-coréen entraînerait « des ajustements à la posture de nos forces armées dans la région », prévient tout de même Jake Sullivan. Mais quoi qu’il advienne, un débordement nord-coréen ne saurait en aucun cas être vu comme un revers pour la diplomatie de Joe Biden, ajoute le conseiller. « Cela soulignerait seulement l’un des principaux messages que nous envoyons lors de ce voyage, qui est que les Etats-Unis répondent présents pour nos alliés et partenaires », estime-t-il.