La fille aînée de Felipe VI, la princesse Leonor, héritière de la couronne d’Espagne, va effectuer un service militaire de trois ans dans l’armée, avant d’entreprendre ses études secondaires. Une durée jugée excessivement longue par certains experts.
Question de tradition
« C’est d’abord une tradition, estime Carmen Remírez, journaliste et auteur de Leonor, el futuro condicionado de la monarquia. Quand son fils Felipe a eu 18 ans, Juan Carlos Ier avait insisté auprès du gouvernement de l’époque pour une formation militaire approfondie. Le titre de chef des armées n’est certes pas une fonction exécutive, mais c’est une obligation constitutionnelle. C’est aussi en vertu de ce rôle que Juan Carlos s’opposa, en uniforme, au coup d’État du lieutenant-colonel Tejero en 1981 », rappelle la journaliste.
Endurcir la princesse
Du côté de la Maison d’Espagne, on estime que cette formation « renforcera les capacités de service et de sacrifice et facilitera les missions de représentations que la princesse devra assumer ».
Mais l’armée ne se contente pas d’endurcir les jeunes recrues. « C’est aussi une institution à la pointe de la modernité technologique et de l’intégration internationale », rappelle Carmen Remírez. Elle permettra de rapprocher la princesse de ses futurs sujets. « Leonor et sa soeur cadette, l’infante Sofía, sont des bourgeoises. On peut saluer leur implication, aux côtés de la reine Letizia, dans des missions de solidarité, mais on ne les a jamais vues se retrousser les manches ». Voir la princesse en situation de combat « serait idéal » pour son image, insiste la journaliste. « Sortir de l’opacité qui a entouré son éducation. Mais je ne suis pas sûre que ce soit le projet de la Maison d’Espagne, soucieuse jusque-là de ne pas trop l’exposer ».