A la fin du moi de mai dernier, la blogeuse Yoani Sanchez a lancé, depuis La Havane, le premier média numérique indépendant. Mais l’impact de cette nouvelle plateforme pourrait être limité Cuba, où l’accès à Internet reste difficile et coûteux, comme l’explique Janette Habel, maître de conférences à l’Institut des hautes études d’Amérique latine.
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Le 21 mai dernier, Yoani Sanchez, 38 ans, a lancé sur internet 14yMedio le premier journal indépendant dans un pays où l’accès à Internet, officiellement autorisé en 2013, est encore limité.
Site d’info bloqué
Le jour du lancement du site d’information, les internautes qui souhaitaient accéder au journal se sont vu rediriger vers une page expliquant : « Ceci est le site d’un groupe de personnes fatigués de voir que Yoani Sanchez soit présentée comme la Mère Teresa des dissidents cubains et le fétiche d’internet, alors qu’on cache ses ambitions politiques et économiques» pouvait-on lire sur la page « Yoanilandia ».
« Avant de lancer ce média indépendant Yoani Sanchez tenait déjà un blog GenerationY, donc ce n’est pas une grande nouveauté » explique à JOL Press Janette Habel, maître de conférences à l’Institut des hautes études d’Amérique latine. « Tantôt certaines informations sont tolérées, tantôt elles ne le sont pas, c’est assez arbitraire » déclare-t-elle.
Un « Cuba pluriel »
Yoani Sanchez a lancé GenerationY, depuis La Havane, en 2007: une plateforme sur laquelle elle essaie de construire un « Cuba pluriel », comme elle l’explique sur la page du blog disponible en plusieurs langues.
La blogeuse a reçu plusieurs récompenses et prix, notamment le Prix Ortega y Gasset des Journalisme en 2008. La même année, le magazine américain l’a cité comme l’une des 100 personnalités les plus influentes.
#Cuba Mirando nuestro nuevo sitio @14ymedio con un proxy anónimo… ya el gobierno lo « bloqueo… redireccionó » 🙁 pic.twitter.com/B4ccGrMfBV
— Yoani Sánchez (@yoanisanchez) 21 Mai 2014
Un impact limité ?
Bien que le blog 14ymedio soit présenté comme le premier média indépendant depuis 50 ans à Cuba, son impact reste limité selonJanette Habel.
: « Les gens ont peu accès à ce qu’elle raconte, pas seulement à cause de la censure mais aussi en raison de l’accès limité à Internet sur l’île, elle est connue plus en dehors de Cuba, qu’à Cuba même ».
« Les autorités cubaines la considèrent comme une personne très liée aux Etats-Unis » poursuit-elle avant d’ajouter: « Pour les intellectuels et les artistes qui la connaissent, Yoani Sanchez est perçue comme quelqu’un qui reçoit beaucoup de moyens financiers de l’étranger. A Cuba, il existe des blogueurs qui ont plus d’impact qu’elle ».