Plusieurs princes et hommes d’affaires saoudiens ont été arrêts dans le cadre de la commission anti-corruption mise en place par le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman.
Surprise générale en Arabie saoudite après une vague sans précédent d’arrestations. Mohammed ben Salmane, prince héritier du royaume ultra-conservateur, a fait arrêter onze princes et une dizaine de ministres, anciens et actuels, alors que plusieurs chefs de la Garde nationale saoudienne et de la Marine ont été démis de leur fonctions. Parmi les arrestations on trouve nombre de personnalités jusque-là intouchables, comme le célèbre milliardaire Al-Walid ben Talal, propriétaire — entre autres —- du luxueux palace George-V tout proche des Champs-Elysées.
Ce séisme économicopolitique accompagne le lancement d’une agence de lutte anticorruption dans le royaume du Golfe. L’agence de presse officielle saoudienne SPA a indiqué que le but de la commission était de « préserver l’argent public, punir les personnes corrompues et ceux qui profitent de leur position. » Mais il s’agit avant tout d’une consolidation étonnamment brutale du pouvoir par le jeune prince. « L’objectif (…) est de consolider son pouvoir en évinçant la nomenklatura de l’ancien régime », commente à ce propos Fatiha Dazi-Héni, enseignante à Sciences-po.
« Les luttes fratricides sont monnaie courante dans la péninsule. La monarchie saoudienne n’a pas de modèle de succession claire, primogéniture ou autre. C’est donc le plus fort qui s’impose », explique Nabil Mouline, chargé de recherche au CNRS. Aussi, cette démonstration s’inscrit plus généralement dans le grand ménage entrepris par le roi Salmane ben Abdel Aziz à son arrivée au pouvoir.