Les forces séparatistes ont pris le contrôle mardi de la quasi-totalité d’Aden, deuxième ville du Yémen, après trois jours de combats meurtriers contre les forces gouvernementales.
La guerre civile qui oppose les séparatistes du Sud et le régime officiel, soutenu à bout de bras par l’Arabie Saoudite, a pris un nouveau tournant hier. Selon des sources militaires, les Houtis encerclent le palais présidentiel à Aden depuis mardi. Par ailleurs, les forces loyales au gouvernement en place ont perdu la plupart de leurs positions stratégiques dans la ville.
C’est à Aden que le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi a trouvé refuge après la prise de la capitale yéménite Sanaa en septembre 2014 par les rebelles. Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi est lui-même réfugié en Arabie saoudite, mais son premier ministre Ahmed ben Dagher et des membres du gouvernement résidaient ces derniers jours au palais présidentiel d’Aden.
Les séparatistes étaient précédemment alliés à M. Hadi mais la relation s’est tendue après le limogeage en 2017 du gouverneur d’Aden, Aidarous al-Zoubaidi. Après la défaite de l’armée à Aden, la coalition de soutien au régime sous commandement saoudien, qui intervient militairement au Yémen depuis 2015, a appelé dans la nuit à un cessez-le-feu immédiat.
La guerre civile yéménite a fait en trois ans plus de 9.200 morts et provoqué selon l’ONU « la pire crise humanitaire du monde ».