A la veille de la marche des Fiertés de Paris, samedi 30 juin, Amnesty International rappelle qu’au coeur même de l’Europe, en Croatie et Bulgarie, des crimes de haine sont perpétrés à l’encontre des personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Transgenres ou Intersexuées (LGBTI). L’association participe aux Gay Prides pour dénoncer ces horreurs.
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« Les autorités croates et bulgares doivent prendre les mesures nécessaires pour lutter contre ces crimes et poursuivre leurs auteurs de façon systématique » précise Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France. « Aucune personne ne devrait être victime de violence en raison de ses origines, de sa religion, de son orientation sexuelle ou de genre. C’est un des principes fondamentaux des droits humains.»
Dans ces deux pays, les personnes LGBTI courent le risque d’être agressées physiquement, uniquement en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre réelle ou supposée. En Ukraine, fin mai, la Marche des fiertés de Kiev a tout simplement été annulée. A l’est de l’Europe, sur le front de la lutte contre l’homophobie, rien de nouveau.
Des contre-manifestants à Split en Croatie
En 2011, à l’occasion de la première marche des Fiertés organisée dans la ville de Split en Croatie, plus de 3 500 contre-manifestants ont lancé des pierres, des bouteilles et d’autres projectiles contre les participants. La situation s’est améliorée depuis que les autorités ont cessé de fermer les yeux et ont renforcé leur législation contre l’homophobie.
La police bulgare ferme les yeux
En Bulgarie, la police et le parquet, saisis de crimes commis contre les personnes LGBTI, rechignent à faire correctement leur travail en raison des comportements discriminatoires généralisés et profondément ancrés dans la société. Les auteurs sont rarement traduits en justice. La Bulgarie ne dispose pas de loi spécifique traitant les crimes de haine liés à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre. En raison de cette absence de législation, il est difficile de mener des enquêtes adéquates ou des poursuites appropriées. Mais ces difficultés s’expliquent aussi par l’omniprésence de comportements homophobes et transphobes parmi les membres de la police, les procureurs, les représentants des médias et du gouvernement.
« Ce qu’il faudrait vraiment, c’est que les enfants à l’école apprennent la différence et apprennent à l’accepter – qu’on leur dise que gay ou pas gay, ça ne change rien. » explique Hristina Stoïanova, mère d’un étudiant en médecine battu à mort en 2008 à Sofia en Bulgarie, en raison de son orientation sexuelle présumée.
La marche des fiertés annulée à Kiev en Ukraine
Le 20 mai dernier, la Gay Pride de Kiev a tout simplement été annulée inextremis. La police a prétendu qu’un groupe de 500 hooligans était en route, déterminés à en découdre.
Cette annulation intervient dans un contexte défavorable à la communauté LGBT au moment même où une proposition de loi ayant pour objectif de restreindre la diffusion des informations qui font la « promotion de l’homosexualité » ainsi que l’accès à ces informations est soutenue par une commission parlementaire au sein du Parlement ukrainien.
S’il est adopté par le Parlement, ce texte serait un vecteur de discrimination directe à l’égard des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres dans l’exercice de leur droit à la liberté d’expression.
Les crimes de haine sont une forme de discrimination