Parodie horreur de « Steamboat Willie » : une critique cinglante envers la protection de la propriété intellectuelle
Contrairement aux adaptations récentes de Winnie l’Ourson ou de Popeye, la parodie horrifique de « Steamboat Willie » se permet de railler avec humour la société qui a longtemps veillé sur ses droits d’auteur, désormais tombés dans le domaine public.
Dans des films comme « Screamboat », on assiste à deux types de brutalités distinctes. La première concerne le sort macabre réservé aux personnages, allant de l’empalement par un chariot élévateur à une noyade forcée dans l’hélice du ferry de Staten Island. Mais la véritable violence, celle qui attire vraisemblablement le public, réside dans l’atteinte portée aux personnages eux-mêmes. En effet, il y a une certaine jouissance coupable à profaner des marques puissantes comme Disney.
« Screamboat » n’est certes pas le premier film d’horreur à parodier « Steamboat Willie », le court-métrage d’animation de 1928 qui a vu naître une version primitive de Mickey Mouse en noir et blanc, mais il est nettement plus divertissant que « The Mouse Trap » de l’année précédente. Ce dernier, une tentative désespérée de capitaliser sur le concept, mettait en scène un individu masqué en Mickey qui massacrait ses amis dans un centre de divertissement familial à la manière de Chuck E. Cheese. Ici, le réalisateur Steven LaMorte, qui avait déjà parodié le personnage du Grinch dans « The Mean One » trois ans plus tôt, tente tant bien que mal de respecter l’esprit de Steamboat Willie tout en se moquant de sa société mère dans les limites que lui imposent ses avocats.
Apprécié pour sa variété
Adoptant un style « splatstick » rappelant celui de réalisateurs tels que Peter Jackson et Eli Roth, avec des gags résolument pas adaptés à tous les publics incluant un pénis coupé et une mascotte de la Statue de la Liberté décapitée, LaMorte opte pour une approche nettement plus comique que celle de Scott Chambers, le créateur de « Winnie the Pooh: Blood and Honey », et ses interprétations plutôt banale d’autres personnages Disney. Willie est présenté comme un rongeur hirsute vêtu de culottes à gros boutons et de chaussures surdimensionnées (incarné par David Howard Thornton de « Terrifier », sous un maquillage encore plus élaboré que celui d’Art le Clown), manipulé pour paraître de taille inférieure à celle de ses victimes humaines.
Le scénario, co-écrit par LaMorte et Matthew Garcia-Dunn, offre juste assez de contexte pour expliquer comment Willie s’est retrouvé piégé dans les entrailles du ferry de Staten Island. Un vieil ivrogne (Jarlath Conroy) raconte la légende urbaine d’une « sorte d’expérience abandonnée dans la cale » tandis qu’un dessin animé rudimentaire en noir et blanc clignote à l’écran, assez primitif pour rendre « Steamboat Willie » sophistiqué en comparaison. Libéré dès la scène d’ouverture, Willie se lance dans une frénésie meurtrière tout au long du film, dansant et ricanant après chaque coup.
Bien que LaMorte n’ait pas nécessairement besoin de la loi sur le droit d’auteur de son côté, il aurait probablement pu s’en tirer en présentant cela comme une parodie. C’est dans cet esprit qu’il introduit Cindi (Kailey Hyman), une « princesse » d’anniversaire aux cheveux blonds et habillée en bleu, ainsi que ses insupportables meilleures amies, nommées selon la couleur de leurs tenues : Bella (Stephanie Bates) en jaune, Jazzy (Poonam Basu) en turquoise, etc. Le film présente également une multitude d’autres victimes, y compris une variante du « cowboy nu » de Times Square et quelqu’un déguisé en Peter Pan, tout en suivant de manière très lâche leur localisation, certains disparaissant sans même être éliminés.
Enfermer tout le monde à bord d’un bateau est une stratégie inspirée pour un conte de fées dément de Disney, dans lequel une romance semble éclore entre l’artiste Selena (Allison Pittel, qui a un look intéressant et un réel potentiel) et Pete (Jesse Posey, le frère moins charismatique de la star de « Teen Wolf », Tyler Posey), un membre d’équipage de bas niveau. Selena, qui vient d’arriver à New York et pense à rentrer chez elle, pourrait bien survivre à cet enfer si elle parvient à rester en vie. Alors que Selena déborde d’ambition, Pete semble inexplicablement déterminé à ne pas progresser dans son travail, ce qui est compliqué car Willie continue de tuer ses supérieurs, faisant de Pete le capitaine par élimination.
Les meurtres, bien que sanglants, sont presque entièrement joués pour rire, tout comme les références désinvoltes à de nombreux films Disney. « Screamboat » est plus difficile à suivre lorsqu’il tente d’être sérieux, mettant à l’épreuve les talents d’acting limités du reste du casting. Par exemple, le meilleur commentaire que l’on puisse faire sur Amy Schumacher, qui joue Amber, la médecin à bord, est qu’elle connaît ses répliques, même si elle ne sait pas comment les livrer. Par une faveur pour quelqu’un, Tyler Posey apparaît, manipulant la radio dans quelques scènes sans valeur ajoutée, y compris un teaser en milieu de crédits pour une éventuelle suite.
Aussi inutile que cela puisse paraître, cela semble toujours moins irrespectueux envers la propriété intellectuelle originale que de nombreuses reboots en live-action sanctionnées par Disney, et infiniment moins ennuyeux que le « Blanche-Neige » du mois dernier.
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Marc Lefebvre est un économiste et journaliste, expert en macroéconomie et marchés financiers mondiaux.