Collaboration Fraternelle dans une Collection Visuelle Absurde
Les demi-frères Seth et Peter Scriver unissent leurs efforts dans cette collection visuellement absurde de souvenirs, mêlant douleur et émotions positives, racontée à travers des vignettes cartoon.
Dans le documentaire animé décalé et historiquement pertinent « Endless Cookie », réalisé par l’animateur Seth Scriver, un homme blanc, et son demi-frère Peter, membre des Premières Nations de Shamattawa dans le nord du Canada, des nez allongés semblables à des cornichons fripés ou des ballons dégonflés émergent des visages de personnages excentriques. Les souvenirs de Pete, illustrant la complexité de la vie autochtone au Canada, forment le cœur de ce film personnel, semblable à un album de famille.
Pete évoque des événements le concernant, ses proches ou ses parents, touchant à des thèmes larges comme l’impact des pensionnats, les revendications territoriales par des entreprises avides, et l’incarcération disproportionnée des individus des Premières Nations. Parfois, il utilise quelques mots ou expressions en langue crie, soulignant la spiritualité de son peuple.
« Endless Cookie » documente également le processus de création du projet lui-même, qui a pris neuf ans à compléter, depuis l’obtention de fonds gouvernementaux jusqu’aux différentes étapes et défis de l’enregistrement des anecdotes de Pete dans sa maison bondée et isolée à Shamattawa (où il n’y a qu’un seul magasin) qu’il partage avec près d’une douzaine de membres de sa famille et 10 chiens (l’un d’eux représenté comme une interprétation bizarre à quatre pattes de Mr. Peanut). Le design des personnages ne reflète pas nécessairement l’apparence physique des personnes sur lesquelles ils sont basés, mais vers la fin du documentaire, lorsqu’apparaissent des photos de famille, on peut voir comment leurs homologues animés en capturent l’essence. Par exemple, Cookie Scriver, la fille de Pete, est représentée comme un biscuit aux pépites de chocolat avec des jambes, tandis que d’autres enfants apparaissent comme des blobs colorés avec des cheveux sauvages ou des objets inanimés avec des visages.
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Le récit elliptique introduit plusieurs fils narratifs, les oublie un moment, puis y revient, comme on le fait lors d’une conversation décontractée avec des personnes familières avec ces légendes personnelles. Un tel récit, concernant Pete se coinçant la main dans un piège à animaux, sert presque de cadre, maintenant l’histoire principalement sur les rails. Seth Scriver, le chef artistique de « Endless Cookie », permet aux fils de pensée de rester libres, reflétant le caractère spontané de son voyage de Toronto à Shamattawa pour capturer le chœur de voix intervenant et guidant l’animation.
De nombreuses digressions permettent à d’autres membres de la famille élargie de prendre les rênes du documentaire pendant de courtes périodes pour partager leurs propres rêves ou souvenirs sous une forme animée hallucinatoire. Des coupures brèves, comme celle où une tasse de café lance rapidement une plaisanterie ou un siège de voiture conscient écoute des programmes de radio sur des questions sociopolitiques actuelles, sont courantes dans la construction agréablement errante du film. « Endless Cookie » rappelle par son ton irrévérencieux, sa structure éparpillée et son apparence grotesquement humoristique des émissions de télévision animées du côté le plus idiosyncratique, comme « Regular Show », « Adventure Time » ou « Rick and Morty ». Tous les spectateurs ne réagiront pas à son humour.
Aussi surprenantes et prolongées que certaines des vignettes les plus absurdes puissent paraître (elles pourraient tester la patience de certaines personnes, ainsi que leur tolérance à la comédie juvénile), il y a souvent une reconnaissance pénétrante du mauvais traitement subi par les peuples autochtones de l’autre côté de leur excentricité. Cela est vrai pour une scène où un personnage ressemble à Marlon Brando dans « Le Parrain ». Ce qui est incroyablement surprenant, c’est que certaines des histoires les plus outrageusement incroyables incluses sont celles soutenues par des preuves photographiques.
Une portion substantielle de « Endless Cookie » explore les jours de Pete en tant que jeune homme autochtone à Toronto, traînant autour en commandant des pizzas qu’il et ses amis espèrent obtenir gratuitement, ou en luttant contre l’alcoolisme. Mais même en se remémorant certains des épisodes les plus tragiques de sa vie, le rire de Pete est contagieux, et sans prononcer les mots, ses rires chaleureux (souvent en unisson avec Seth) expriment une attitude admirable de « c’est la vie ». Seth Scriver réussit à montrer au monde pourquoi il considère son frère aîné comme un merveilleux conteur.
Ce n’est pas que Pete soit particulièrement captivant ou qu’il ait une voix hypnotique, mais plutôt qu’il peut transformer le morceau le plus apparemment insignifiant de la lore insulaire en une plaisanterie amusante qui invite l’auditeur à prendre moins au sérieux le fardeau de l’existence, tout en ne négligeant jamais le passé. Sous les blagues grivoises et les images d’accouplements de caribous, « Endless Cookie » des Scriver rend hommage à l’héritage laissé par d’autres à travers leurs expériences afin qu’il puisse aider chaque nouvelle génération à recomposer leur compréhension du présent contesté.
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Marc Lefebvre est un économiste et journaliste, expert en macroéconomie et marchés financiers mondiaux.