Mardi 10 juillet, la CPI a condamné à 14 ans de prison le criminel de guerre congolais Thomas Lubanga, qui recrutait des enfants soldats en masse. Non seulement c’est une victoire sur le plan des droits de l’Homme, mais c’en est aussi une pour la Cour Pénale Internationale, qui délivrait ainsi son premier verdict depuis ses débuts à La Haye en 2003.
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Première victoire de la CPI
La Cour Pénale Internationale (CPI) a condamné le chef de milice congolais et criminel de guerre, Thomas Lubanga Dyilo, à 14 ans de prison pour avoir recruté et utilisé des enfants soldats dans la République démocratique du Congo (RDC), selon Al Jazeera.
C’est la toute première décision judiciaire de la Cour depuis qu’elle est entrée en fonction, il y a presque dix ans. Lubanga avait été déclaré coupable en mars pour avoir enrôlé des enfants soldats dans son armée rebelle entre 2002 et 2003, pendant le conflit ethnique qui a secoué la région de l’Ituri, dans le nord-est de la RDC (1999-2003). Environ 60 000 personnes sont mortes durant cette guerre sanglante qui a opposé l’Union des patriotes congolais (UPC) de Lubanga et des milices de l’ethnie Lendu, parmi lesquelles l’Armée populaire congolaise et la Force de résistance patriotique en Ituri.
Lubanga, 51 ans, fondateur de l’UPC et commandant en chef de son organisation militaire – les Forces Patriotiques pour la Libération du Congo (FPLC) – nie avoir enlevé des enfants et les avoir forcés à commettre des atrocités dans la région du nord-est de la RDC, l’Ituri, rapporte Al Jazeera. Il prétend que bien qu’il soit présenté comme un « chef de guerre », il n’a « jamais accepté ou toléré que de tels enrôlements aient lieu dans ses rangs. »
Peine raccourcie pour « bonne conduite » lors du procès
Pendant le procès, les procureurs ont plaidé devant la CPI qu’alors que des jeunes garçons étaient formés pour se battre pendant la guerre en RDC, des petites filles étaient forcées à travailler en tant qu’esclaves sexuels.
Le procureur-général Luis Moreno-Ocampo aurait voulu que Lubanga – détenu à La Haye depuis 2006 – soit condamné à 30 ans de prison « au nom de chaque enfant recruté, » a rapporté la BBC. « Ces enfants avaient pour ordre de tuer ou violer. C’est l’éducation que Lubanga leur a donnée, » dénonce Moreno-Ocampo.
Cependant, la peine a été raccourcie à 14 ans « seulement », en raison de la bonne conduite de l’accusé et de plusieurs erreurs de Moreno-Ocampo, auquel l’ancien ministre de la justice gambien Fatou Bensouda a récemment succédé – au poste de procureur général de la CPI -, a déclaré le président du tribunal Adrian Fulford.
Global Post / Adaptation Annabelle Laferrère – JOL Press