Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) à l’Assemblée a procédé à ce qu’André Chassaigne, président du groupe, qualifie d’«abstention constructive», en refusant d’accorder sa confiance au gouvernement Ayrault. Une décision stratégique qui pose la question du rôle que veut jouer le Front de gauche dans la nouvelle législature française.
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Le Front de Gauche conserve sa marge de manœuvre
Les députés Front de Gauche se sont abstenus de voter leur confiance au gouvernement Ayrault. Le groupe d’Extrême gauche se détache de la route tracée par le nouveau gouvernement aux yeux des citoyens tout en conservant une certaine marge de manœuvre à l’Assemblée nationale. Le député du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, président du groupe, a expliqué la volonté de ne pas prendre position, ce mardi 3 juillet lors d’une conférence de presse.
Refuser la politique d’austérité du gouvernement Ayrault
Le président du groupe GDR a adopté une posture et un discours similaire à celui que tenait Jean-Luc Mélenchon à l’égard de l’ancien pouvoir : « L’austérité n’est pas un passage obligé et ce n’est pas la solution ! […] Une politique de rigueur aboutit souvent, pour ne pas dire toujours, au contraire du résultat espéré ». Il a ensuite dénoncé des mesures inefficaces, une augmentation du smic « extrêmement insuffisante » et une mise à l’écart des citoyens des décisions politiques majeures. (ndlr : signature du traité européen sans consultation du peuple).
Le GDR veut être un groupe politique indépendant à l’Assemblée
Toutefois, le refus d’accorder sa confiance au gouvernement socialiste n’est pas un acte de « défiance » mais d’ « indépendance ». S’il a assuré que le premier objectif des députés GDR est de « tout mettre en œuvre pour que la gauche réussisse et réponde aux exigences de changement qui se sont exprimées lors de la présidentielle et des législatives », il a rappellé que leur « objectif n’est pas de sortir d’une majorité de gauche, mais de faire des propositions précises qui soient au cœur de la gauche ».