La tension monte à nouveau en Grèce. La « troïka » des créanciers internationaux s’apprêterait à imposer au gouvernement d’Antonis Samaras de prendre de nouvelles mesures drastiques comme condition au versement de la prochaine tranche d’aide. Les Grecs sont à bout…
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À deux jours de l’arrivée d’une nouvelle mission de ce qu’on a appelé la « troïka » (BCE, FMI, Union européenne) – la troisième depuis juillet pour évaluer l’état d’avancement des réformes et à trois jours d’une réunion de l’Eurogroupe à Luxembourg sur le cas grec -, un vent de colère souffle à nouveau sur Athènes.
Le motif : un projet des créanciers internationaux qui imposerait au gouvernement d’Antonis Samaras de prendre de nouvelles mesures drastiques en échange du versement de la seconde tranche d’aide d’un montant de 31,5 milliards d’euros – sur un total de 130 milliards d’euros.
Les propositions de la troïka
Les mesures incriminées auraient fait l’objet d’un courrier adressé la semaine dernière par les représentants de la troïka aux autorités grecques, et dont le contenu a été révélé mercredi 5 septembre par la presse hellène.
Ces mesures, les voici : « Accroître la flexibilité des horaires ; accroître le nombre de jours de travail maximum à six jours par semaine pour tous les secteurs ; instaurer onze heures minimum de repos par jour ; déconnecter le nombre d’heures de travail du nombre d’heures d’ouverture des établissements ».
Travailler plus pour gagner autant…
Objectif : augmenter la productivité sans baisser – mais aussi sans augmenter non plus – les salaires. Pour les syndicats, c’est une forme de chantage. Il dénonce le fait que les employés puissent être amenés à travailler un jour de plus alors même que le taux de chômage dépasse les 23 % – le taux le plus haut en zone euro, après celui de l’Espagne.
La goutte d’eau qui ferait déborder le vase ?
Les Grecs sont aussi exaspérés par les efforts rendus nécessaires par le plan devant permettre d’économiser 11,5 milliards d’euros d’ici à 2014 – et dont la troïka viendra précisément évaluer la mise en œuvre. Il est question d’une nouvelle réduction des pensions de retraite et des salaires de 20%, du licenciement de 150 000 fonctionnaires d’ici à 2015 et d’un large programme de privatisations.
De nouvelles manifestations
Après une relative accalmie estivale, un appel à une manifestation à Salonique a été lancé pour le samedi 8 septembre au lendemain de l’arrivée de la troïka. Un des cortèges sera dirigé par Alexis Tsipras, le chef de la coalition Syriza, premier parti d’opposition au Parlement. Par ailleurs, un appel à la grève vient d’être lancé pour le mardi 11 septembre – notamment dans l’éducation.
Les autorités veulent éviter que ces manifestations ne soient émaillées de violence et de se retrouver comme les gouvernements précédents confrontés à une mobilisation citoyenne susceptible de dégénérer, à nouveau, en crise politique.