S’il était Américain le 6 novembre prochain, Benjamin Netanyahu voterait Mitt Romney. C’est du moins ce que le Premier ministre israélien a affirmé ces derniers jours depuis la visite du candidat républicain en Israël, en juillet dernier. Derrière ce soutien se cache une stratégie politique israélienne avant tout soucieuse de ses priorités : l’Iran et la Palestine.
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Un peu plus d’un mois avant l’élection présidentielle, le Premier ministre israélien s’engage dans la campagne présidentielle américaine.
Israël émet des réserves face à la position du Premier ministre
Alors que Benjamin Netanyahu a les yeux rivés sur l’Iran et réclame des Américains une prise de conscience du danger nucléaire iranien, le Premier ministre semble avoir fait son choix pour le scrutin présidentiel américain.
Mitt Romney, le candidat républicain à l’élection présidentielle qui avait été accueilli en grande pompe en Israël à la fin du mois de juillet dernier, semble avoir l’aval de Benjamin Netanyahu.
Le message n’est pas passé inaperçu et la colère gronde en Israël. Quand la presse s’inquiète des conséquences que pourrait avoir un tel engagement si Barack Obama est élu, le gouvernement s’en prend à son Premier ministre, l’accusant d’ingérence et d’irresponsabilité.
Pour le quotidien Haaretz, Benjamin Netanyahu « s’est ingéré grossièrement, vulgairement et sans réserve dans la campagne électorale ». Côté gouvernemental, le ministre de la Défense Ehud Barack a pour sa part estimé que ce genre de considérations devraient être expliquées « dans des forums à huis clos », et non en public.
Benjamin Netanyahu perd patience
Mais le Premier ministre ne fait jamais rien pour rien. Et dans cette campagne présidentielle, Israël peut gagner beaucoup.
Comme pour se justifier, Benjamin Netanyahu a déclaré : « La question qui me guide, ce ne sont pas les élections aux États-Unis, mais les centrifugeuses en Iran ».
Lassé de voir la communauté internationale attendre de voir si les pressions et sanctions économiques, imposées à l’Iran, finiront par agir, Benjamin Netanyahu attend une action. Et puisque celle-ci ne vient pas – Barack Obama souhaitant privilégier la diplomatie à l’action – le Premier ministre israélien a lui aussi pris une mesure symbolique en soutenant son adversaire.
Le chantage des dossiers iraniens et palestiniens
Derrière cette décision, de nombreux analystes estiment que Benjamin Netanyahu est entré dans une logique de chantage. En affichant son soutien à Mitt Romney, Benjamin Netanyahu pourrait priver Barack Obama d’un certain nombre de voix. Si l’électorat juif américain est traditionnellement démocrate, un tel engagement pourrait bien faire pencher la balance du côté républicain.
Désormais, et jusqu’au terme de cette campagne présidentielle qui s’achèvera le 6 novembre prochain, Benjamin Netanyahu pourrait chercher à négocier certains termes de la collaboration entre les États-Unis et Israël si Barack Obama est réélu.
Au cœur du sujet, l’Iran et l’épineux dossier palestinien. Sur ces questions, Benjamin Netanyahu pourrait alors exiger de l’action d’un côté et du silence de l’autre.