Après une offensive éclair de trois semaines, les rebelles du Séléka contrôlent désormais la majeure partie de la Centrafrique. Désormais aux portes de Bangui, ils attendent les négociations qui devront s’ouvrir à Libreville, au Gabon, dès la première semaine de janvier. Prudente, la France a envoyer un contingent militaire de 600 hommes sur place pour prévenir une éventuelle évacuation des Français expatriés en Centrafrique.
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Alors que les rebelles de la coalition du Séléka ne sont plus qu’à 160 km de Bangui, la situation politique de la Centrafrique inquiète de plus en plus les acteurs internationaux.
Le président Bozizé « doit reconnaître sa défaite sur le terrain »
Des négociations devront s’ouvrir à Libreville, au Gabon, durant la première semaine de janvier. En attendant, le président François Bozizé a tenté de faire un pas vers les rebelles en promettant la formation d’un gouvernement d’union nationale et en assurant qu’il ne se présenterait pas à sa propre succession lors de l’élection présidentielle de 2016.
Pourtant, les rebelles restent sur leurs gardes et selon Eric Massi, porte-parole de la coalition, François Bozizé doit désormais convertir ses paroles en actes. Le Séléka est « très sceptique sur la volonté de Bozizé de respecter d’éventuels accords, » a ainsi déclaré le porte-parole.
« La question (du départ de François Bozizé) doit être discutée avec l’Union africaine, » et le président « doit reconnaître sa défaite militaire sur le terrain […] et en tirer les conclusions, » a ajouté Eric Massi.
La France en état d’alerte à Bangui
Alors que François Hollande a appelé, dimanche 30 décembre, « toutes les parties » à « cesser les hostilités », la France a renforcé son dispositif militaire sur place afin de prévenir l’éventuel dispositif d’évacuation des Français résidant en Centrafrique.
En plus des 250 soldats français présents sur place, la France a dépêché 150 parachutistes des troupes de marines, vendredi 28 décembre, avant d’envoyer 180 légionnaires supplémentaires dans la journée de dimanche.
Au total, 600 hommes sont désormais stationnés en Centrafrique. Il s’agit « d’avoir sur place un dispositif permettant de faire face à toute évolution de la situation et le cas échéant d’assurer la sécurité de nos ressortissants dont l’immense majorité résident à Bangui, » a assuré le ministère de la Défense.
Selon les chiffres du ministère, près de 1 000 ressortissants français ou Européens sous la protection de la France seraient actuellement en Centrafrique.